Section 2. Evolution et représentation des formes urbaines : observation sur l’agglomération lyonnaise

21. Les tendances générales de l’évolution de l’urbanisation

L’urbanisation de ces dernières années est fortement marquée par l’extension des espaces urbanisés et par une modification profonde des structures urbaines. Les franges périphériques se développent jusque dans les campagnes. Le centre se dépeuple au profit de sa banlieue et surtout des communes rurales périphériques. Le terme de périurbanisation est largement employé pour désigner ce phénomène. Ainsi, après le développement des faubourgs, forme traditionnelle de la croissance spatiale urbaine vers 1870, puis l’extension des banlieues caractérisant le siècle 1870-1970, la périurbanisation est le mode dominant de développement urbain. Dans ce contexte de mutations et de croissance, habitat et activité productive ont des logiques de localisation différentes qui engendrent une ségrégation fonctionnelle de l’espace urbain. La mise en cohérence globale des espaces ainsi créés n’est obtenue qu’au prix de profonds déséquilibres. Elle se traduit, comme nous l’avons vu plus haut, par l’allongement des distances des déplacements liés au motif travail. Cette extension de la ville ne se limite pas à son emprise continue au sol. Elle est aussi et d’abord le résultat d’une attraction de plus en plus forte sur des espaces de plus en plus éloignés de la ville. Les mailles du tissu urbain ne sont plus forcément très réguliers et peuvent même devenir lâches en certains endroits. Cette évolution n’en signifie pas moins une polarisation croissante du territoire. La croissance urbaine se fait également suivant de nouvelles modalités. Elle ne se fait pas simplement par une concrétion aux franges de l’espace - l’espace urbain gagne sur l’espace rural - mais aussi par une restructuration interne de la localisation des ménages et des activités. Ils se déplacent de plus en plus loin du centre même si cette tendance est plus nette pour les individus que pour les entreprises. Les ménages sous l’effet de différents facteurs (prix du foncier au centre, accessibilité au centre facilitée, valorisation des aménités environnementales, etc.) se localisent dans un espace intermédiaire entre le rural et l’urbain. Cette émigration ne se fait pas pour autant sans perte de liens avec le centre notamment avec le maintien d’un emploi dans cette zone.