222. L’évolution des localisations des emplois et des actifs dans l’agglomération lyonnaise

Les mouvements de stocks d’actifs et d’emplois suivent le mouvement général de périurbanisation à savoir une diminution des actifs et des emplois dans la ville-centre, une moindre diminution dans la première couronne, une forte augmentation dans la deuxième couronne et enfin une hausse dans le grand périurbain. Sur la dernière période (82-90), la perte des emplois et des actifs sur la ville-centre s’atténue.

Tableau 4-19. Evolution des actifs par secteur sur la région lyonnaise
Taux de croissance globaux en %
75-82 82-90 75-90
Ville-Centre -13 0 -13
Première Couronne -5 -3 -7
Deuxième Couronne 24 17 45
Grand Périurbain 12 13 26

Source : Recensements de la population de 1975, 1982, 1990.

Tableau 4-20. Evolution des emplois par secteur sur la région lyonnaise
Taux de croissance globaux en %
75-82 82-90 75-90
Ville-Centre -6 -1 -7
Première Couronne 2 9 11
Deuxième Couronne 30 27 65
Grand Périurbain 8 7 16
Aire totale 3 7 10

Source : Recensements de la population de 1975, 1982, 1990.

E. Tabourin (1995) a réalisé une étude sur les localisations des emplois et des actifs résidents occupés sur l’agglomération lyonnaise. Nous reprenons ici ses travaux. L’analyse est réalisée aussi bien en statique, c’est-à-dire en considérant une année d’observation donnée, qu’en dynamique, en considérant les évolutions de ces localisations dans le temps. L’analyse statique est réalisée sur les localisations repérées à partir du recensement de 1990, et l’analyse dynamique sur les évolutions de localisations observées entre 1975 et 1990. L’analyse statique des localisations s’appuie sur l’observation de la répartition en données cumulées, par unité de distance au centre, des emplois et des actifs résidents occupés (cf. graphique 4-18). Il ressort que les emplois sont plus concentrés que les actifs dans le centre de l’agglomération et progressent plus par saut, avec en corollaire des zones plus marquées de très faible progression. Les espaces périphériques sont donc à dominante résidentielle, à l’exception de quelques points qui agrègent les grandes villes satellites de la région lyonnaise. La courbe des emplois cumulés est toujours située au-dessus de la courbe des actifs. Cela traduit donc, à stocks équivalents, étant donné que les deux courbes se rejoignent à 45 km, la plus forte concentration des emplois autour de la ville-centre. Par ailleurs, la courbe des actifs a un profil moins heurté que celle des emplois traduisant un remplissage plus régulier des espaces.

message URL GRAPH418.gif
Graphique 4-18. Emplois et actifs résidents occupés, cumulés par unité de distance radiale

Source : Tabourin, 1995

L’analyse dynamique des localisations permet d’étudier les modifications intervenues entre les recensements de 1975 et de 1990 (cf. graphique 4-19).

message URL GRAPH419.gif
Graphique 4-19. Evolution des localisations des actifs résidents occupés et des emplois entre 1975 et 1990

Source : Tabourin, 1995

Les emplois et les actifs subissent une diminution de leurs effectifs au centre de l’agglomération, puis une croissance sur les espaces périphériques qui permet de dépasser largement en 1990 le niveau de 1975, traduisant ainsi le dynamisme économique de la région urbaine. Si la croissance des emplois entre 1975 et 1990 se réalise par sauts, avec des zones de plafonnement très marquées, celle des actifs résidents occupés est beaucoup plus linéaire et affecte l’intégralité des espaces.