223. L’évolution des localisations des activités sur la région lyonnaise

La théorie économique nous enseigne que parmi les activités économiques peuvent être distinguées les activités économiques liées à la production et les activités économiques plus concernées par la satisfaction des besoins des ménages. Les premières sont considérées comme des activités fondamentales ou basiques créant des biens destinés à un marché non spécifiquement local tandis que les autres, appelées parfois activités de détail ou activités résidentielles sont plus directement liées à la consommation et aux besoins des ménages. C’est cette segmentation des activités que nous reprenons dans notre modèle (cf. chapitre 5). Les secteurs d’activités basiques regroupent globalement les activités industrielles et les services marchands destinés aux entreprises. Les activités de détail sont les activités qui répondent aux besoins de la population.

Les activités basiques qui globalement perdent des effectifs sur l’espace des 45 km, connaissent une forte chute dans la partie la plus centrale de l’agglomération (dans la ville-centre -18%, dans la première couronne -8%), suivie d’une croissance des implantations plus périphériques (deuxième couronne), puis d’une légère décroissance en grand périurbain entre les deux recensements de 1975 et de 1990 (cf. Tableau 4-21).

Tableau 4-21. Evolution des localisations des emplois basiques sur la région lyonnaise
Taux de croissance globaux en %
75-82 82-90 75-90
Ville-Centre -10 -9 -18
Première Couronne -7 1 -7
Deuxième Couronne 27 23 56
Grand Périurbain 3 -3 0
Aire totale -1 -1 -2

Source : Recensements de la population de 1975, 1982, 1990.

Ces nouvelles implantations s’expliquent par les évolutions différenciées du prix du foncier dans les espaces centraux et périphériques, par les besoins en espace des segments en développement du secteur industriel, par l’accès à des zones plus facilement accessibles dans les échanges extra et intra-régionaux, par le rapprochement des unités productives et des bassins de main d’oeuvre. En outre, au sein des activités basiques, la décompositions des activités industrielles et des activités de services marchands aux entreprises fait apparaître des évolutions contrastées. Les établissements industriels ont des difficultés à se développer et tendent au moins pour les plus importantes à se délocaliser sur la périphérie. Les activités tertiaires, qui concernent de très près le fonctionnement du secteur productif sont plus ou moins étroitement liées à ses localisations ce qui les différencient des services rendus aux particuliers, beaucoup plus dépendants de la population.

Les activités de détail gagnent des effectifs (+34%) entre les deux recensements de 1975 et 1990. Il s’agit d’activités liées directement à la population, et dont les localisations sont guidées par les lieux de résidence. La répartition géographique de ces activités est proche de la population mais avec une plus forte concentration sur les centres démographiques les plus importants. Ces activités se développent fortement là où la population est la plus importante. Les stratégies de localisation de ces activités obéissent fortement à des logiques de proximité du marché de consommation finale. Ainsi, globalement, les activités de détail connaissent une croissance modérée dans la ville-centre mais un développement conséquent dans les parties périphériques de l’agglomération. Globalement, la logique d’étalement urbain est la logique dominante.

Tableau 4-22. Evolution des localisations des emplois de détail sur la région lyonnaise
Taux de croissance globaux en %
75-82 82-90 75-90
Ville-Centre 1 9 10
Première Couronne 23 22 51
Deuxième Couronne 38 37 89
Grand Périurbain 21 32 60
Aire totale 12 20 34

Source : Recensements de la population de 1975, 1982, 1990.