Introduction

Le modèle construit constitue un outil d’aide à la décision. En prenant une décision, on choisit une action parmi plusieurs possibles, en fonction des effets produits par chacune d’entre elles. La mesure des effets produits est réalisée par le modèle (Tabourin, 1989). Ce dernier permet d’éclairer les résultats attendus des différentes actions qui peuvent être mises en oeuvre pour influer sur le comportement du système qu’il tend à représenter. L’efficacité de la décision prise dépendra de la qualité du modèle utilisé. Cette qualité est en grande partie fonction de l’aptitude qu’a le modèle à représenter la réalité, en dépit de l’approximation inhérente à la démarche modélisatrice.

L’objectif du modèle est de contribuer à la mise en place de politiques de transport destinées à maîtriser la mobilité urbaine. Pour ce faire, il doit permettre, d’une part, de représenter de façon pertinente l’évolution du système de déplacements dans une perspective de long terme, et donc il doit considérer explicitement l’interaction transport-urbanisation, d’autre part, de simuler les effets de différents scénarios de politiques de transport et d’aménagement urbain. Les scénarios de simulation correspondent ainsi à une partition de l’espace des variations des avenirs possibles des déplacements de personnes dans l’agglomération lyonnaise (Cf. chapitre 6). Ce modèle n’est pas un modèle de prévision. Il ne détermine pas l’évolution future des conditions de la demande de déplacements. Il ne détermine pas non plus la probabilité de réalisation future des schémas de déplacements. Comme le souligne Goux (1969, cité par Tabourin, 1989) « le moyen terme est le domaine du probable alors que celui du long terme est celui du possible ». Il est difficile d’estimer une variable à un horizon de plus de 15 ans, et de la considérer comme définitivement fixée. Un modèle de simulation permet de choisir une action parmi plusieurs possibles, en fonction des effets produits par chacune d’entre elles, dans un contexte socio-économique déterminé. Au lieu d’effectuer des expériences sur la réalité elle-même, on les entreprend sur une représentation simplifiée de celle-ci.

La première section de ce chapitre rappellera l’objet et l’objectif du modèle construit et exposera son diagramme causal ainsi que la méthode de validation retenue. Le modèle est construit en trois modules : un module de développement urbain, un module de répartition des localisations des activités urbaines et des résidents et un module de déplacements. Aussi la deuxième section présentera le module de simulation du développement urbain. La troisième section exposera le module de répartition des localisations des activités urbaines et des résidents. La quatrième section présentera le module de déplacements, coeur du modèle. Enfin, la cinquième section explicitera de quelle façon ces modules sont liés entre eux, plus précisément présentera le jeu des rétroactions dans le modèle.