432. La répartition des déplacements entre les modes légers et les autres modes

Génération et distribution se faisant tous modes confondus, il convient d’isoler les déplacements en modes légers avant de procéder au partage entre voiture particulière et transports collectifs. Selon l’enquête ménage de 1995, les modes légers représentent 35% des déplacements réalisés. Une modélisation fine de ces déplacements de proximité n’est évidemment pas du ressort d’un modèle macroscopique. On cherche donc uniquement à en estimer le volume approximatif.

Ces déplacements se font presque exclusivement à l’intérieur des zones du découpage en 25 zones. Leur part est toutefois très variable selon la zone : majoritaire dans les zones centrales de l’agglomération, ils deviennent très minoritaires au fur et à mesure que l’on s’en éloigne. Par ailleurs, 87% des déplacements en modes légers se réalisent en intrazone. Le reste de ces déplacements étant des déplacements de proximité. On choisit donc de négliger la part de ces modes pour les déplacements extrazonaux. Le tableau suivant montre la part des déplacements réalisés en modes légers par motif selon les trois enquêtes ménages.

Il existe peu de modèles dans la littérature qui traitent spécifiquement du choix des modes légers. Le premier élément caractéristique de ce mode est qu’il ne peut pas être décrit en termes de variables d’offre. Les modes légers sont des modes de proximité, la proportion de déplacements effectués en modes légers dans une zone dépend fortement des caractéristiques de la structure urbaine. Une des caractéristiques significatives des structures urbaines est la densité exprimée en nombre d’habitants et d’emplois rapporté à la surface urbaine. Les modes légers trouvent leur pertinence sur des distances courtes. Ils sont donc davantage présents dans les zones urbaines denses, où les distances à parcourir sont raisonnables. Par ailleurs, quand le choix est possible, la concurrence est forte entre les modes légers et la voiture particulière. Le taux de motorisation de la zone est donc une variable à considérer.

Selon des ajustements par régressions linéaires simples sur les données de l’enquête ménage 1995 pour les déplacements tous motifs confondus, le logarithme népérien de la densité explique 70% de la distribution des parts des déplacements en modes légers. Le logarithme népérien de la surface explique environ 63% de cette distribution et enfin l’exponentielle négative du taux de motorisation explique 75% de la distribution des déplacements réalisés en modes légers en intrazonaux. Par ailleurs, la part des modes légers est une fonction croissante de la densité. Plus la densité s’élève, plus les lieux d’activités se rapprochent et plus ce mode de déplacement est efficace. La part des modes légers est une fonction décroissante de la surface. Plus la surface de la zone est élevée, plus les distances à parcourir sont élevées et moins les modes légers sont adaptés. Toutefois, nous pensons que cette variable est un artefact du modèle dans la mesure où elle est très liée au découpage adopté. Enfin, la part des modes légers est une fonction décroissante du taux de motorisation.

Au total, l’analyse de ces déplacements conduit à décomposer ce choix en plusieurs déterminants principaux :

• Pour se déplacer en mode léger, il convient tout d’abord que la distance à parcourir ne soit pas trop importante ; la part de déplacement est fonction du logarithme népérien de la densité ;

• Les modes légers sont moins sollicités lorsque une automobile est disponible. La part des déplacements en modes légers est fonction de l’exponentielle négative du taux de motorisation.

• Enfin, les modes légers peuvent être attractifs indépendamment des conditions de distance et de captivité.

La formulation retenue est la suivante :

avec

• , la proportion de déplacements effectués en modes légers dans la zone i, pour le motif m.

• DENS i, la densité de population dans la zone i.

• motor i, le taux de motorisation dans la zone i.

• a, b et c les paramètres à estimer.

Le calage est effectué sur les données des trois enquêtes ménages par le solveur d’EXCEL visant à la maximisation de la somme des écarts au carré entre les valeurs estimées et les valeurs observées. Les motifs pour lesquels le paramètre a est élevé (les motifs scolaires et les motifs récréatifs) sont les moins sensibles à la distance. Une forte valeur de b correspond à un motif peu influencé par la motorisation. Ici les valeurs de b sont peu différenciées. Enfin, le paramètre c mesure l’attractivité des modes légers indépendamment des conditions de distance et de captivité.