311. Les "armes" pour réduire la mobilité automobile

Les instruments de la politique de transport bien identifiés pour réduire la mobilité automobile sont le péage urbain, la politique de stationnement, associés à une offre de transports collectifs compétitive.

3111. Le péage urbain

Le péage urbain apparaît comme une solution qui permet de réguler par l’argent l’occupation de la voirie tout en procurant des ressources nouvelles. On distingue le péage d’accès ou de zone et le péage d’ouvrage. Dans le péage de zone, il s’agit de tarifer l’accès aux zones les plus encombrées de la ville : centre historique dans les villes européennes, quartier des affaires ou « Central Business District » aux Etats-Unis. L’objectif est d’établir un cordon protecteur autour de l’hypercentre afin d’y éviter une concentration excessive de voitures, d’où l’expression de péage de cordon. Les péages d’axe ou d’ouvrage se rencontrent principalement sur les liaisons interurbaines. Ils correspondent à l’idée que des portions importantes d’autoroutes ou des ouvrages de caractère exceptionnel (tunnels autoroutiers de grande longueur, pont à grande portée, etc.) justifient la perception d’un péage de contribution aux dépenses d’infrastructures. Les objectifs du péage urbain sont doubles : d’une part contribuer au financement de l’ouvrage (péage de financement), d’autre part internaliser certains effets externes comme la congestion ou les atteintes à l’environnement provoquées par l’émission excessive de polluants (péage de régulation).

C’est le péage de régulation qui nous intéresse ici. Celui-ci n’a pas pour objectif d’obtenir des financements supplémentaires, d’augmenter le budget disponible, mais de restreindre la circulation par l’argent. Dans la pratique, le péage de concession s’applique à un axe (Marseille, Lyon) ou à la limite à un réseau (projet de Paris ou de Grenoble), alors que le péage de régulation s’applique à une zone (Singapour). Il faut savoir qu’en France, la loi n’autorise actuellement que le premier type de péage, puisqu’elle stipule que la mise en place du péage est conditionnée par la réalisation d’un montant minimum de travaux.