La simulation des tests et des scénarios a démontré la pertinence globale du modèle, cependant certaines critiques internes peuvent être formulées.
Les modules de répartition spatiale de la population résidente et des activités induites réagissent de façon cohérente aux variations des conditions d’accessibilité. Cependant, l’intensité, qui paraît minime, des réactions ne peut pas être validée. En effet, les modules ont été calés sur des coupes transversales faute de disponibilité de séries temporelles adéquates. Cela renvoie à la difficulté méthodologique de calibrer la sensibilité de la répartition spatiale aux modifications de l’accessibilité. Par ailleurs, le modèle s’appuie sur une représentation simplifiée de la réalité, lue à travers une conceptualisation du fonctionnement de la ville fondée sur l’interactivité du système des localisations, et du système des pratiques et relations sociales, du système des déplacements (Bonnafous, Puel, 1983). Nous devons souligner le caractère simplificateur des modules de répartition spatiale des résidents et des activités induites et leur faiblesse théorique. En effet, nous ne sommes pas parvenus à mener jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu'à la phase de la confrontation du modèle théorique aux données, le modèle de choix de localisation des résidents envisagé. Ce modèle s’appuyait sur des techniques de choix discrets. La constatation de la fragilité théorique de ce module ne doit cependant pas conduire au rejet du modal global puisque ce modèle a malgré tout démontré sa faisabilité pratique et surtout ses qualités dans la prise en compte des phénomènes de déplacements et des phénomènes urbains.
Le module de répartition modale entre les déplacements en voiture particulière et les transports collectifs n’est pas très sensible aux variations des conditions d’offre de transport. Les reports modaux s’effectuent davantage entre la voiture particulière et les modes légers.
Cependant, grâce à sa construction modulaire, chacun des modules peut être rectifié et amélioré sans que la structure globale du modèle ne soit remise en cause. La conception et la réalisation d’un modèle ne peut se concevoir de manière figée dans le temps. Le but d’un modèle est de présenter de manière simplifiée une certaine réalité, et ce de manière la plus pertinente qu’il soit. Le fait même que cette réalité soit variable, que certains éléments peuvent être occultés pendant un certain temps puis réapparaître, nécessite une adaptation continuelle du modèle. Il en va de même des demandes de sorties supplémentaires, nécessaires à l’appréhension du système qui n’auraient pas été prévues à l’origine et qui nécessitent pour être produites, l’introduction de nouvelles variables d’entrée explicatives.