1. L’ignominie surmotivée

Le titre est surdéterminé dans son signifiant et son signifié. Il présente une symétrie graphique et phonique qui s’établit entre le début et la fin du syntagme : la b ête innomm abl e. Cette symétrie instaure une complétude visuelle et sonore qui justifie son existence, complétude qui n’existerait pas dans une expression telle que “ la bête fantastique ”, employée par l’Abbé Henri Breuil, préhistorien de renom qui a étudié la grotte de Lascaux 130 . Son signifié renforce en outre la cohésion du syntagme en justifiant sémantiquement la symétrie dévoilée par le signe : on peut lire en effet l’association du nom et de l’adjectif comme un pléonasme, la “ Bête ” dotée d’une majuscule, étant l’ “ innommable ” par excellence. L’article défini confirme cette notoriété dans l’ignominie en retrouvant la valeur dépréciative du latin ille.

Notes
130.

Abbé Henri Breuil, Quatre cents siècles d’art pariétal. Les cavernes ornées de l’âge du renne, 1952.