C’est dans “ L’Etoile de mer ” qu’apparaît parfaitement l’utilisation que peut faire René Char de l’article indéfini, mais dans le cas précis où l’indétermination est la forme-sens du poème, qui joue sur le mystère de l’identification de cette étoile :
‘Dans le foyer de ma nuit noireCe poème est le récit d’une recherche d’identification non seulement poétique, pour ce qui est du sens du poème, mais surtout grammaticale, l’une n’allant d’ailleurs pas sans l’autre. En effet, c’est par la chaîne grammaticale des déterminants successifs, fondée sur la co-référence, qu’on parvient à identifier l’étincelle initiale, même si, à ce cheminement déterminatif très clair, se superpose un cheminement métaphorique obscur, qui prend sa source dans les symboles et le langage alchimiques. Le poème est donc en tension, entre la logique d’une progression grammaticale faite pour dévoiler ce qu’est l’étincelle, et un réseau d’images qui la maintient voilée.
“ L’Etoile de mer ”, Chants de la Balandrane, O. C., p. 562.