III. Le partage du NOUS ou la parole communautaire

Quand le locuteur et son allocutaire n’empruntent pas la voix individuelle des pronoms singuliers, ils s’associent dans une représentation collective. L’intérêt du pronom nous est d’être un collectif qui place l’expression sur la voie de la généralisation. Mais, hormis le sujet, cette collectivité peut impliquer un seul autre individu ou un ensemble très large, voire l’humanité tout entière à laquelle participe le sujet. L’enjeu, dans chaque cas, semble être de tenir la balance égale entre la perception d’une circonstance collective précise à laquelle le sujet participe, et une visée universelle, sans céder à l’une des deux extrémités de cette tension.