Le pouvoir structurant de l’image augmente lorsque les métaphores isolées contribuent toutes au sens du poème, lorsque qu’elles se rapportent à un même comparé dans un univers référentiel unique. C’est l’univers métaphorique qui seul varie. Les images de “ L’Alouette ” sont très différentes, mais elles concourent à la perception d’une entité unique, et elles convergent qui plus est vers un même sens. Elles sont toutes une variation métaphorique sur un même thème, l’alouette :
‘Extrême braise du ciel et première ardeur du jour,Nous empruntons cette expression à Michel Murat qui parle de “ variation métaphorique autour d’un “thème” référentiel ” qui est “ constant ”, pour l’opposer à la dérivation métaphorique qui, elle, correspond à la métaphore filée (op. cit., pp. 215-216). “ A la différence de la métaphore filée, la variation métaphorique associe plusieurs termes métaphoriques à un terme isotope unique qui fournit le “thème référentiel” commun à l’ensemble de la figure. Cette structure peut se réaliser aussi bien dans le cadre d’une figure nominale (attributive surtout), que dans un cadre prédicatif ; les termes métaphoriques sont généralement juxtaposés ou coordonnés, avec une possibilité d’anaphore transphrastique. Contrairement à la métaphore filée, ce type de structure ne correspond pas spécifiquement à une forme rhétorique ” (Ibid., pp. 223-224). Jean-Claude Mathieu parle de “ fragmentation métaphorique ” (La Poésie de René Char ou le sel de la splendeur, II, 1985, p. 126).
“ L’Alouette ”, La Parole en archipel, O. C., p. 354.