2. L’actualisation du possible : “ La Passe de Lyon ”

S’il n’est pas nécessaire que des procès soient effectifs, le simple fait de les envisager leur confère un type d’actualisation à même de permettre la saisie de l’essentiel. A travers le développement d’une circonstance simplement possible peut émerger une vérité, comme dans “ La Passe de Lyon ” :


Je viendrai par le pont le plus distant de Bellecour, afin de vous laisser le loisir d’arriver la première. Vous me conduirez à la fenêtre où vos yeux voyagent, d’où vos faveurs plongent quand votre liberté échange sa lumière avec celle des météores, la vôtre demeurant et la leur se perdant. Avec mes songes, avec ma guerre, avec mon baiser, sous le mûrier ressuscité, dans le répit des filatures, je m’efforcerai d’isoler votre conquête d’un savoir antérieur, autre que le mien. Que l’avenir vous entraîne avec des convoiteurs différents, j’y céderai, mais pour le seul chef-d’œuvre !
Flamme à l’excès de son destin, qui tantôt m’amoindrit et tantôt me complète, vous émergez à l’instant près de moi, dauphine, salamandre, et je ne vous suis rien. 618
Notes
618.

“ La Passe de Lyon ”, La Parole en archipel, O. C., p. 366.