C. L’infinitif

Avec l’infinitif, toute idée temporelle disparaît, il ne reste que celle du procès. En effet, cette forme verbale fait disparaître les indications concernant les personnes impliquées dans le procès et la date de réalisation de ce dernier, même si le contexte permet souvent de les restituer. Mode non personnel et non temporel, il est dit in posse 631 . Le procès est présenté dans toute sa virtualité. C’est en fait une forme nominale du verbe, et sa relation à la temporalité tend à être aspectuelle. Même s’il est souvent prédicat comme centre de proposition, il entre dans le paradigme du syntagme nominal. L’évolution qu’on peut observer de ses emplois verbaux à ses emplois nominaux marque le passage du temps expliqué au temps impliqué, d’une valeur temporelle d’injonction à une valeur aspectuelle de non accompli pour l’infinitif présent, qui est une formulation de la vérité.

Notes
631.

Le mode in posse est le mode nominal ou presque, du verbe, dans lequel l’image du temps, loin d’être effective, reste potentielle. S’il ne marque pas les époques, ce mode ne distingue pas non plus les personnes. Il représenta donc le contenu du procès dans sa généralité, sans préciser aucune circonstance.