Hormis les troisième, cinquième et septième fragments, “ Souvent Isabelle d’Egypte ” rassemble des énoncés à l’impératif dont certains ressemblent à de véritables proverbes :
‘Ton partir est un secret. Ne le divulgue pas. Durant que roule le gai tonneau du vent, chante-le.La seconde personne, très représentée dans ces aphorismes, reste toutefois assez rare dans les proverbes : la présence des personnes de l’interlocution dans les énoncés traditionnels de vérité est bien moins fréquente que les formes impersonnelles 671 . Les formes proverbiales de “ Souvent Isabelle d’Egypte ” n’ont d’ailleurs aucune existence en tant que vérités reconnues. Elles ne sont pas recensées comme telles et relèvent pleinement d’une énonciation personnelle fondée sur une expérience individuelle. Leur cohésion tient en tout cas à une forte motivation phonique : les sons [t], [s] et [R] dans le second aphorisme, [b], [d] et [R] dans le sixième, enrichis par le décalage entre [o] et [u], ainsi que [] et [a]. La prescription assurée ici par l’impératif passe aussi par l’emploi de l’infinitif, du conditionnel, et de formes impersonnelles.
“ Souvent Isabelle d’Egypte ”, Chants de la Balandrane, O. C., p. 551.
Dans les fameuses pages roses du Petit Larousse illustré de 1983, sur 180 proverbes recensés, 7 seulement présentent une personne de l’interlocution (Fais ce que dois, advienne que pourra, N’éveillez-pas le chat qui dort etc.).