L’aphorisme comme énoncé bref et fulgurant s’épanouit dans la poésie surréaliste et définit une part importante de la poésie contemporaine, marquée par des forces à la fois de concentration du sens et de dispersion spatiale, par un refus de la représentation qui se manifeste à travers différents procédés de déréalisation que l’on retrouve dans “ Le Terme épars ” :
‘Si tu cries, le monde se tait : il s’éloigne avec ton propre monde.Le titre définit parfaitement le texte : il en résume le contenu par le nom terme qui désigne une fin, un but, et il en caractérise la forme avec l’adjectif épars qui décrit la structure fragmentaire et la disposition désordonnée, ou plutôt soumise au hasard, de ces différents fragments. Ces douze unités sont considérés comme des fragments parce qu’elles forment un ensemble dans la mesure où elles expriment différentes pensées sur un même thème, celui du but de l’existence en tant que fin et, par là même, en tant que sens. La réflexion se disperse sur la page.
“ Le Terme épars ”, Le Nu perdu, O. C., p. 446-447.