1.4. Le contre-transfert, un produit du cadre analytique ?

Transfert et contre-transfert se manifestent éminemment dans le cadre de la cure. Nous savons que le transfert est particulièrement accessible dans les conditions qui sont propres à la cure analytique : la dissymétrie de la relation, la neutralité de l’analyste, la non intervention, le primat donné à l’imaginaire et à la parole sur l’action, la régularité des séances. C’est tout cela qui crée le cadre analytique, autrement dit un univers propice à la répétition pure et simple. De la même manière, pour J. Guillaumin, le contre-transfert s’inscrit dans la transmission de la psychanalyse et de la filiation analytique :

‘« C’est une contre-attitude ou une réponse au transfert du patient [...] et tire son origine de la situation (« Contre transferts ») même d’analyse, qui seule le spécifie comme tel et fonde leur rapport avec le transfert. »19

J.B. Pontalis20 avance l’idée d’un contre-transfert originaire, ou pré-contre-transfert, qui motive et nourrit la pratique d’analyste. Il aurait ses sources pulsionnelles et narcissiques bien au-delà de l’identification à son propre analyste.

Notes
19.

GUILLAUMIN J., Contre-transferts, p.455. (60)

20.

PONTALIS J.B., A partir du contre-transfert : le mort et le vif entrelacés. (117)