Les troubles du comportement, du langage et de la pensée des enfants autistes les rendent comme « emmurés » dans l’incommunicabilité et la souffrance psychique. Devant le retrait profond de ces enfants, nous sommes amenés à nous demander « où se trouve le sujet ? ». En effet, questionne J. Hochmann :
‘« Comment comprendre qu’un nourrisson puisse se montrer aussi différent de ses semblables, alors que tout le prédestine biologiquement à entrer en relation avec son environnement maternant ? »117 ’Devons nous penser que l’enfant autiste est sans langage intérieur, sans pensée, sans représentations mentales ? Devons-nous imaginer un espace psychique vide, déserté ou au contraire plein de bruit et de fureur ? Les réactions de rage ou de colère des enfants autistes nous montrent en tout cas qu’ils ne sont pas dépourvus de vie émotionnelle, qu’ils sont vite envahis, submergés par des émotions incontrôlables qu’ils s’efforcent désespérément d’endiguer par leurs mouvements stéréotypés, par des auto-stimulations, par l’évitement de la communication.
Cordélia ou le silence de sirènes, op. cit., p. 30. (74)