3.4.3. J. Hochmann : vers un milieu thérapeutique et/ou éducatif en creux

Le point de départ de la réflexion de l’équipe de J. Hochmann est un constat : après plusieurs années de pratique dans un hôpital psychiatrique pour adultes, le fonctionnement semble peu satisfaisant.

‘« Il nous a semblé que l’évolution des hôpitaux psychiatriques, leur dégénérescence à partir d’un projet thérapeutique cohérent, et la reproduction accélérée de cette évolution manifestée par nombre d’institutions « modernes », devenaient inéluctables dès lors qu’on mettait ensemble dans un même lieu, résidentiel ou semi-résidentiel, un groupe relativement élevé de malades et un groupe de non-malades commis, huit heures par jour, pour partager l’existence des fous. Alors les folies particulières se répondent en écho et deviennent une folie collective contre laquelle luttent la stéréotypie et la bureaucratisation des relations humaines. »219

J. Hochmann, résolu à travailler autrement, cherche avec son équipe à construire un appareil de soins psychiatriques ambulatoires qui mette à la disposition des patients les découvertes de la psychanalyse. Sa réflexion se poursuit lorsqu’il commence à travailler en service enfants. C’est autour de Alain, petit garçon autiste, que l’équipe (un psychiatre, une infirmière, une assistante sociale, une orthophoniste) du Dispensaire d’Hygiène Mentale commence à réfléchir sur la façon de soigner l’autisme.

‘« La survenue d’Alain et la question qu’il nous posait nous contraignait, sans y être vraiment préparés, à appliquer à un enfant le modèle artisanal que nous avions élaboré pour des adultes. Elle fut l’occasion [...] d’une remise en question progressive, et s’intégra dans un long processus de maturation. »220
Notes
219.

HOCHMANN J., L’institution mentale : du rôle de la théorie dans les soins psychiatriques désinstitutionnalisés, p. 988. (81)

220.

Pour soigner l’enfant autiste, op. cit., p. 62. (72)