3.1 L’indifférenciation :

La pathologie autistique est un trouble précoce de la personnalité qui touche le fondement de l’identité. L’enfant autiste vit dans un monde dans lequel il y a une indifférenciation entre le monde extérieur et le monde intérieur. L’autiste homogénéise, nie les différences. Il refuse de considérer les choses à distance et

‘« [...] adhère à leur concrétude, les juxtapose comme autant d’éléments personnalisés d’une série sans les classer en catégorie plus générales. [...] Aucun apprentissage n’est transposable d’une situation à une autre et le mécanisme commun à plusieurs opérations mentales est nié. Chaque opération est reçue comme radicalement nouvelle et fait l’objet d’un nouvel apprentissage. Il s’ensuit un morcellement de la pensée qui fait penser à un déficit symbolique mais qui paraît plutôt lié à une lutte contre les dangers représentés par le symbole, réduit à une chose dont il faut se défaire. »229

Dans l’institution, l’indifférenciation se manifeste par un groupe institutionnel dont les qualités contenantes sont défaillantes ; des craintes d’effondrement sont présentes. La sensorialité et le corps, les sensations corporelles, les réactions épidermiques, les accidents corporels sont au premier plan. Un flou dans la différenciation entre soi et l’autre est perceptible. Les événements de la vie du groupe passent sans laisser de trace. Ils ne sont ni gardés à l’intérieur afin de participer à « l’historisation » du groupe, ni élaborés. Dans ce cas là on observe souvent un agrippement entre les membres de l’institution ou bien à une théorie.

Notes
229.

HOCHMANN J., Pour soigner l’enfant autiste, (1ere édition), p. 70. (80)