4.2.2.3. Les modalités de prise en charge des enfants autistes

Les hôpitaux de jour privilégient les temps séquentiels. Les instituts médico-éducatifs reçoivent les enfants à plein temps et en internat selon leur agrément. Des temps partiels se profilent, c’est le cas des jeunes autistes qui quittent progressivement l’hôpital de jour pour intégrer l’Institut Médico-Educatif. Cette continuité est un élément positif apprécié des familles et des équipes soignantes.

Globalement, psychothérapies, rééducation et éducation sont pratiquées tant en milieu psychiatrique et qu’en milieu éducatif.

Hôpitaux de jour et instituts médico-éducatifs proposent tout deux des activités telles que la piscine, le poney, la peinture... A première vue, peu de différences sont marquées. Dans mon enquête, un seul hôpital de jour se définit autrement : il ne propose pas des « activités » mais dispense uniquement des « soins individuels ».

Le principe de l’hôpital de jour selon lequel il faut agir précocement et intensivement est mis en évidence par un nombre plus important de rééducations orthophoniques et psychomotrices que dans les instituts médico-éducatifs. A cela il faut ajouter deux remarques : - les institutions de soins disposent normalement d’équipes pluridisciplinaires comprenant : des infirmiers, des éducateurs, un orthophoniste, un psychomotricien, un psychiatre, un psychologue ; - ces établissements ont un effectif d’enfants moins important que les instituts médico-éducatifs. Compte tenu de ces conditions on peut remarquer que le travail en groupe est fréquemment pratiqué dans les hôpitaux de jour. Les effectifs des groupes sont légèrement supérieurs à ceux que l’on retrouve dans les instituts médico-éducatifs.

Dans les faits, un nombre important d’enfants autistes ne bénéficie pas de scolarité. Dans l’enquête les réponses concernant la scolarité reflètent cette lacune.

En ce qui concerne la catégorie « autres », représentée par des institutions récentes (les services de soins à domicile et les centres d’accueil à temps partiels), la scolarité des enfants autistes s’effectue toujours à l’extérieur, réalisant la demande des parents. A l’inverse, pour les instituts médico-éducatifs, la scolarité, quand elle a lieu, se déroule toujours à l’intérieur de l’institution. Les instituts médico-éducatifs peuvent difficilement intégrer, dans des structures externes, des jeunes autistes en nombre important. Les hôpitaux de jour, quant à eux, offrent des réponses multiples. Les enfants autistes sont scolarisés à l’intérieur de l’hôpital, maintenus ou introduits en milieu ordinaire de façon partielle la plupart du temps, ou encore intégrés dans la classe « externalisée » de l’hôpital de jour.

Deux grandes tendances se dessinent dans les réponses apportées. Actuellement, lorsque les personnels des instituts médico-éducatifs se forment, il s’agit toujours d’une formation spécifique à l’autisme (notamment la méthode TEACCH). Ces pratiques éducatives spécifiques ont pour objectif d’améliorer les capacités existantes de l’enfant et d’être appliquées quotidiennement. C’est également le cas pour les personnels de la catégorie « autres ». En revanche, les soignants en psychiatrie recourent à une large palette de formations est représentée : participation à des conférences, lectures personnelles ou de groupe, formations spécifiques comme la musicothérapie, la balnéothérapie ou la formation analytique. La dimension psychologique et relationnelle dans l’abord des autistes est préférée. Une part de formation personnelle est clairement privilégiée. Le soignant choisit sa formation selon ses inclinations personnelles et théoriques.

Les institutions, toutes catégories confondues, font état de nombreux partenaires. D’après les données, les institutions, bien qu’accueillant des enfants autistes ne semblent pas isolées. On peut suggérer que la pratique de réseaux développée depuis quelques années aussi bien dans le secteur médico-social que dans le secteur psychiatrique montre qu’il est important d’établir des liens avec d’autres institutions.

Plus précisément, ce sont les instituts médico-éducatifs qui totalisent le plus de co-partenaires avec notamment l’entourage, les associations. Ce fait peut traduire la volonté de s’ouvrir sur l’extérieur et de rechercher de nouveaux partenaires susceptibles d’apporter une prise en charge différente des enfants. Dans ce sens, il faut souligner que la qualité des liens mis en place entre service psychiatrique et service éducatif est toujours un élément « facilitateur » pour l’orientation des enfants et des adolescents.

Pour les hôpitaux de jour, les co-partenaires sont principalement constitués par l’entourage et les professionnels de santé. Les équipes d’hôpitaux de jour établissent des relations de grande proximité avec les familles. Les parents participent aux soins de l’enfant lors de rencontres régulières avec un ou deux membres de l’équipe soignante. Centrés sur l’enfant, les entretiens réalisés doivent leur permettre d’exprimer leur vécu, leurs difficultés, leurs sentiments. Le travail de liaison avec les professionnels de santé (les Centres Médico-psychologiques, la Protection Maternelle et Infantile, la Médecine Scolaire) vise à recevoir le plus précocement possible les enfants autistes.