5.3.1.2. Le dispositif de soin

Aujourd’hui, l’ensemble du dispositif est une mise en application de la psychanalyse. Le dispositif ne comprend pas de classe. Le cadre est ferme : compte tenu de la configuration des lieux (à côté d’un service adulte) la porte d’accès au service est close. Les absences, que ce soit pour des vacances ou d’autres congés, sont préparées. Il n’y a pas de sorties, le jardin qui jouxte l’hôpital de jour est lui-même peu investi. L’équipe, qui comprend dix soignants, s’occupe d’une vingtaine d’enfants dont la majeure partie présente des troubles autistiques. Chaque soignant (éducateur ou infirmier) est référent de deux ou trois enfants. Dans ce type de fonctionnement les activités ne sont pas mises au premier plan, ce qui permet que les choses puissent se dire et se traiter en individuel. Chaque soignant dispose d’une salle qui lui est exclusivement réservée. Les temps communs sont des moments de transition : l’arrivée, le repas et « l’après-repas ». La fonction de cet hôpital est strictement soignante. Le projet thérapeutique de soins alterne entre un travail de groupe lors des temps communs, (petits groupes thérapeutiques) et en individuel. Les temps individuels sont d’environ une heure trente par demi-journée. Le soignant ne propose rien de précis. Par l’intermédiaire du jeu et du langage, le soignant tente de mettre en mots ce que l’enfant peut montrer de sa souffrance. Puis il parle de cette souffrance et essaye de transformer celle-ci en un vécu moins douloureux qui se charge de sens et peut, à partir de là, s’élaborer et se penser. Dans ces conditions, les phénomènes psychiques (projectifs) peuvent se manifester avec le maximum d’intensité. En mettant l’accent sur les temps individuels, des relations transférentielles peuvent se développer non pas sur le groupe de soignants, mais sur un soignant en particulier. Le cadre de soins est rigoureux ; même soignant, même espace-temps, non directivité des séances. Nous sommes conduit à faire le rapprochement avec la situation analytique dans laquelle le cadre de cette situation est (je cite J. Bleger) :

‘« [...] fait de constantes à l’intérieur desquelles le processus a lieu. »247

De plus, l’armature conceptuelle de ce dispositif est importante : une réunion journalière où, de manière informelle, sont mentionnés les événements marquants et les difficultés de la journée ; une synthèse hebdomadaire d’une demi-journée au cours de laquelle le cas d’un enfant est évoqué ; un temps de régulation pour chaque soignant auprès de la psychologue est réservé tous les quinze jours ; une analyse institutionnelle avec un psychanalyste de groupe existe depuis deux ans. Dans ce dispositif une large place est faite à l’analyse des contre-attitudes.

La psychiatre travaille essentiellement avec les familles et assure le lien entre les familles et l’hôpital.

Notes
247.

Psychanalyse du cadre psychanalytique, op. cit., p. 255. (20)