5.5.2. Aspects des contre-attitudes individuelles

Deux entretiens ont été réalisés auprès de quatre éducateurs spécialisés qui ont en charge un groupe de jeunes autistes. Il s’agit de J. depuis treize ans dans l’établissement, de M.Cl. depuis vingt quatre ans, M.C. depuis treize ans et de S. la plus nouvelle, quatre ans d’activité.

Lors du premier entretien, alors qu’ils sont présents tous les quatre, c’est J. qui prend la parole et la gardera. Il semble être le porte-parole du groupe. J’apprendrai, à l’occasion d’une rencontre professionnelle ultérieure, qu’il a suivi la formation de directeur d’établissement et qu’il a quitté l’IME pour prendre un poste correspondant à sa nouvelle qualification. Ainsi, au cours de ces entretiens, il faisait en quelque sorte le bilan de toutes les années passées dans l’institution de façon libre, puisqu’il allait bientôt partir.

‘« Depuis 13 ans, je travaille avec des jeunes autistes. Il y a un groupe d’autistes depuis 6 ans. J’ai aidé les jeunes avec une approche analytique (Bettheleim, Kanner, Winnicott, M. Klein) que j’ai acquise par des lectures, des formations théoriques, des échanges avec les collègues et les psychiatres. Depuis 4 ans nous avons une formation d’éducation structurée : théorie, pratique, évaluation. » ’

Cette parole introductive annonce de quoi il est question : le passage d’une méthode d’inspiration psychanalytique à une méthode d’éducation structurée. L’entretien s’articule en deux parties distinctes. La première correspond à l’utilisation de la méthode psychanalytique, la seconde celle de la méthode TEACCH. Le passage de l’une à l’autre est marqué dans le texte par l’emploi de l’imparfait puis du présent.

Dans la première partie du texte, deux positions contre-transférentielles apparaissent : la fascination et l’indifférenciation. Dans la seconde partie du témoignage, les représentations de l’autisme changent. Elles deviennent handicap.