5.7.1.2. Le dispositif pédagogique

Douze à quatorze enfants de six à onze ans fréquentent la classe vingt six heures par semaine. Le temps passé dans la classe est le même que pour tout autre enfant. Aussi la plupart des enfants ne sont ni en hôpital de jour, ni en CATTP, mais suivent le plus souvent une psychothérapie. La CLIS est intégrée dans la cité. Elle est ouverte sur l’extérieur : des échanges se font avec les classes du groupe scolaire. Des sorties (festival du conte, voyage à Paris) sont organisées. La volonté est de ne pas en faire une classe spéciale.

Le dispositif institutionnel de la classe s’organise autour d’un projet pédagogique d’apprentissage que Mme S. formule de la façon suivante : « Si tu veux t’approprier de la langue il faut que tu renonces à ton petit cinéma personnel, celui qui t’empêche de rentrer dans la culture. » L’accent est mis d’une part sur la langue et d’autre part sur ce qui va de pair avec elle, la culture. La classe n’est pas faite pour traiter la folie de l’enfant : « Je les mets dans le couloir quand ils disjonctent, parce qu’ici, ce n’est pas la follerie. »

Le cadre de travail est très précis et comme dans toute classe primaire, lecture et mathématiques font partie du programme scolaire. Chaque enfant a un programme personnalisé, et progresse à son rythme. Mme S. a adapté la pédagogie et trouvé des stratégies nouvelles d’apprentissage.

Des règles régissent les allers et venues dans la classe : les parents n’ont pas le droit d’y pénétrer quand les enfants sont présents, ils s’arrêtent au seuil de la porte. La porte de la classe a acquis une grande importance dans le dispositif, d’ordinaire ouverte, elle se ferme lorsqu’un enfant en est exclu provisoirement. Elle amorce pour beaucoup d’enfants l’idée de dedans et de dehors.

Les relations avec l’extérieur concernent les parents et les thérapeutes des enfants. Ces relations ne sont pas institutionnalisées mais se font à la demande de l’une ou l’autre partie.