Chapitre 6.
Propositions pour une typologie des institutions

‘« Le lecteur consentira, je l’espère, à envisager la créativité dans son acception la plus large, sans l’enfermer dans les limites d’une création réussie ou reconnue, mais bien plutôt en la considérant comme la coloration de toute une attitude face à la réalité extéreure. »
D.W. Winnicott. Jeu et réalité.’

Avoir exposé dans les détails six expériences institutionnelles met en évidence le fait que l’autisme, de manière plus exacerbée que d’autres pathologies mentales, met en cause en permanence l’institution en pervertissant son fonctionnement. Une grande part de la vie institutionnelle a pour objet principal d’écarter la souffrance et de protéger les soignants contre l’attaque autistique. Ces modalités défensives prennent les formes décrites précédemment ; elles sont : clivante, homogénéisante, ritualisante, et fascinante. Elles enkystent l’institution dans une ou des position(s) contre-transférentielle(s). Dans les institutions visitées, on constate trois situations : une tendance domine, ou deux ou encore aucune. A partir de ces données j’ai essayé de formaliser certains modes de fonctionnement des institutions que je pourrais aussi qualifier de « maladies institutionnelles ». Il est entendu que ce n’est pas l’institution qui souffre mais ses sujets. Je ne prétends pas faire un recensement exhaustif des formes sous lesquelles se manifestent, dans le cadre de l’institution, les « maladies institutionnelles ». J’en énumère quelques unes qui sont apparues évidentes au cours de la recherche. Ces différentes formes ne reflètent pas la réalité car une institution n’est jamais complètement univoque. Il s’agit dans chaque catégorie d’un condensé des éléments que j’ai pu recueillir. Je donnerais pour chaque type d’institution un ou des exemples issus de la clinique ou de la théorie.