6.6. L’institution de type « suffisamment bonne » ou l’institution inventive

Après avoir décrit cinq types de maladies institutionnelles, j’évoque maintenant une institution dotée de qualités « suffisamment bonnes » afin d’être satisfaisante à la fois pour les enfants autistes et pour ceux qui s’en occupent. J’emploie le concept d’objet « suffisamment bon » dans l’optique de Winnicott quand il définit les relations mère/nourrisson. Selon lui, la mère ne peut être parfaite dans son adaptation au nourrisson mais seulement être bonne tout en favorisant l’intégration du moi du bébé, sa personnalité et la relation objectale. Par conséquent, l’institution « suffisamment bonne » n’est pas parfaite mais elle favorise l’intégration des soignants et permet un travail de transformation de l’environnement. Les principales qualités requises pour remplir cette tâche sont : une capacité de rêverie maternelle, une capacité de construction mentale et une capacité d’inventivité. Certaines institutions étudiées mettent en jeu des caractéristiques décrites . Ce sont en particulier les pratiques innovantes de l’institutrice, les idées créatives des éducateurs, les rêveries individuelles et collectives des soignants.