6.6.1. Une capacité de rêverie maternelle

La rêverie maternelle définie au chapitre 2263 n’est pas seulement abordée dans le cas particulier de la mère et de l’enfant. Elle est développée par A. Green à propos de ce qui est attendu d’un patient en analyse et de l’analyste. Plus largement c’est aussi un mode de relation du groupe institutionnel contraint de tolérer les angoisses, la frustration et l’envie. C’est la rêverie, fonction liante et créatrice qui permet de métaboliser ces vécus de façon à les renvoyer à l’enfant sous une forme assimilable. Le travail de rêverie des soignants tient un double rôle : d’une part, il restitue à l’enfant des « éléments alpha » et cela jusqu'à ce qu’il puisse en intérioriser le fonctionnement ; d’autre part, il agit sur les membres de l’équipe en opérant une transformation de leurs propres « éléments bêta ». Pour que ce modèle soit efficace, il faut d’abord qu’il soit accueillant, qu’il puisse recevoir la plus grande quantité possible d’éléments « intoxiqués », qu’il ait suffisamment de souplesse pour être capable de s’enrichir de ce qu’il reçoit, mais aussi qu’il soit source de plaisir.

Notes
263.

Supra, § 2.3.3