3. L’éventail des intervenants

a) Les âmes : génération "Agathon" et génération "de la crise"

Dès l’inauguration des débats et de la SIC, le CCIF fait appel à plus de 360 personnes (soit 770 interventions 387 ), c’est-à-dire à la plupart des réseaux de l’intelligentsia catholique et à certains réseaux non confessionnels. Mais au-delà de cette diversité, quatre grands milieux catholiques sont particulièrement sollicités : le studium du Saulchoir, la maison des Études, les "talas" de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, tout particulièrement le second groupe des Portaliens constitué au milieu des années 1920, et enfin le groupe des Louvanistes.

Tableau des intellectuels intervenus au moins 5 fois au CCIF (1946-1951)
  Intervenants Nombre d’interventions
  Noms Prénoms 46-51 52-57 58-65 66-76 Total
1 Daniélou Jean 20 9 12 10 51
2 Dubarle Dominique 20 10 11 6 47
3 Marcel Gabriel 12 14 8 4 38
4 Fumet Stanislas 11 15 10 5 41
5 Borne Étienne 10 44 25 12 91
6 Madaule Jacques 10 21 13 2 46
7 Beirnaert Louis 9 7 8 4 28
8 Berrar Émile 9 4 1 2 16
9 Lacombe Olivier 9 15 15 5 44
10 Joulia Pierre 8 5 4 0 17
11 Brien André 7 4 3 3 17
12 Duroselle Jean-Baptiste 7 2 2 1 12
13 Fessard Gaston 7 2 7 1 17
14 Guitton Jean 7 10 9 3 29
15 Hyppolite Jean 7 1 2 0 10
16 Leprince-Ringuet Louis 7 6 7 2 22
17 Marrou Henri-Irénée 7 4 8 3 22
18 Russo François 7 5 4 7 23
19 Congar Yves 6 9 8 5 28
20 Spire Gilbert 6 0 1 0 7
21 Wahl Jean 6 2 1 1 10
22 Béguin Albert 5 3 0 0 8
23 Blin Maurice 5 2 2 0 9
24 Chenu Marcel 5 0 8 5 18
25 Colin Pierre 5 5 9 12 31
26 Estang Luc 5 7 1 0 13
27 Gandillac de Maurice 5 6 1 2 14
28 Gemäehling Paul 5 0 0 0 5
29 Gouhier Henri 5 6 6 3 20

Dans le premier groupe, le père Chenu, ancien régent du Saulchoir et le père Congar qui ne connaît pas encore en ces années l’exil ; du côté des Études, si le père d’Ouince vient fort peu s’exprimer publiquement au "61", il n’en est pas moins un fidèle : il participe à la réunion mensuelle de l’abbé Berrar et la modernisation de la revue qu’il a entreprise est à l’image des propres orientations du "61" 389 . Parmi les jésuites les plus présents se trouvent le père Daniélou, le père Beirnaert et le père Fessard. Dominicains et jésuites font bénéficier le "61" de leurs recherches théologiques historicisées ; ils constituent en ces années les meilleures têtes chercheuses parisiennes en théologie. Quant aux Belges, ils sont dès les années 1940 très sollicités : avec 9 interventions, ils dominent les Allemands (5 interventions) et les Suisses (2 interventions).

Tableau des intervenants Belges, Allemands et Suisses (1946-1951)
  Intervenants Nombre d’interventions
Noms Prénoms Nationalités 46-51 52-57 58-65 66-76 Total
1 Zananiri Gaston Afrique du Nord 4 0 0 0 4
2 Dondeyne Albert Belgique 3 3 2 0 8
3 Guardini Romano Allemagne 3 0 0 0 3
4 Waelhens de Alphonse Belgique 3 0 0 0 3
5 Dirks Walter Allemagne 2 0 1 0 3
6 Cerfaux Lucien Belgique 1 0 0 0 1
7 Charles Pierre Belgique 1 0 0 0 1
8 Eliade Mircea Amérique du Nord 1 0 0 0 1
9 Gogler Herman Allemagne 1 0 0 0 1
10 Killian   Suisse 1 0 0 0 1
11 La Pira Giorgio Italie 1 2 2 0 5
12 Leclercq Jacques Belgique 1 1 2 0 4
13 Lima Amoroso Amérique latine 1 0 0 0 1
14 Malmberg   Pays-Bas 1 0 0 0 1
15 Pieper Joseph Allemagne 1 0 0 0 1
16 Rostenne Paul Belgique 1 1 0 0 2
17 Sugranyes de Franch Ramon Suisse 1 0 2 0 3
18 Sykes Christoph Grande-Bretagne 1 0 0 0 1
19 Williams   Amérique du Nord 1 0 0 0 1

Leur influence durera tout au long de l’histoire du CCIF. La forte présence des Belges, des Suisses et des Allemands manifeste une double proximité : géographique et intellectuelle. Le triangle "Louvain-Fribourg-Tübingen", auquel il faudrait associer l’axe "Saulchoir-Fourvière" en France, est d’ailleurs le cœur du renouveau théologique de l’Église catholique. Le premier foyer qui se détache est celui des pôles universitaires de Louvain et de Namur avec le chanoine Dondeyne, un des plus fervents théologiens du dialogue et de l’ouverture aux autres formes de pensée 390 , le missiologue jésuite Pierre Charles 391 , le philosophe Alphonse de Waelhens ou encore le chanoine Jacques Leclercq, spécialiste de théologie morale 392 , qui inspire La Revue Nouvelle dont l’objectif est de faire dialoguer monde et foi et qui donne trois articles à Recherches et Débats. La forte présence de ces Louvanistes ne surprend pas. L’Université catholique de Louvain est un centre de recherches qui tente également ‘"d’engager un dialogue authentique avec les grands courants de la pensée contemporaine"’ ‘ 393 ’ ‘.’ La proximité entre Belges et Parisiens du "61" se manifeste d’ailleurs dès le CUC puisque l’Institut supérieur de théologie d’Enghien et le service culturel de la Maison des étudiants de Louvains’abonnent aux premiers numéros de Travaux et Documents ; quant aux cours du père de Montcheuil publiés par le CUC sous forme de fiches, ils sont aussitôt demandés par les Belges 394 .

Le deuxième foyer est allemand avec la présence de Romano Guardini (venu à la SIC 1948 et 1950), de Walter Dirks 395 . La Suisse joue aussi un rôle grâce au pôle de Fribourg avec la présence du père Killian (1948) et des amis de Mgr Journet 396 , le père de Menasce ou l’abbé Maurice Zundel 397 . L’Université de Fribourg créée à la fin du XIXè siècle pour redonner à la pensée catholique une influence dans certains cantons suisses, rassemble principalement des dominicains plutôt de ligne thomiste 398  ; quant à la revue Nova et Vetera que dirige Charles Journet, elle se veut réceptacle d’une réflexion théologique et culturelle.

Parmi les laïcs, deux principaux groupes sont présents  : les grandes figures de la ‘"génération Agathon"’ ‘ 399 ’ (Gabriel Marcel, Stanislas Fumet, Jacques Madaule ou encore Louis Massignon) et de la "génération de la crise" 400 dont une bonne partie sont des normaliens (Étienne Borne, Jean Guitton, Henri-Irénée Marrou, Roger Pons). Tous sont des fidèles du Centre et le resteront. Ces laïcs sont devenus pour la plupart d’entre eux, dans les années 1930, des ‘"théologiens en veston"’ ‘ 401 ’ ‘.’ C’est avec cette double génération que le CCIF accomplit sa mission. Il est cependant bien difficile de déterminer un courant particulièrement valorisé dans cet ensemble de noms, mais on peut signaler quelques lignes de force. Se trouvent au premier rang des invités les collaborateurs du journal Sept, journal qui, après l’échec du Sillon, est la ‘"première tentative de réconcilier l’Église et le monde moderne"’ ‘ 402 ’ : Étienne Borne, Jacques Madaule ou encore Stanislas Fumet 403 . Ils sont les fidèles du "61" avec une dizaine d’interventions pour la seule période 1947-1951 et le resteront toute leur vie. Second groupe important, la revue eschatologique fondée par Marcel Moré, Dieu Vivant, qui rassemble des chrétiens et des incroyants. Parmi les catholiques se trouvent le jésuite Jean Daniélou ou le "tala" Maurice de Gandillac 404 . Le père Daniélou est le plus fidèle collaborateur du Centre, il le restera lui aussi jusqu’au début des années 1970. Cet aumônier du groupe des Sévriennes et aumônier du groupe littéraire du Centre Richelieu incarne l’intellectuel catholique dont le Centre est en quête : un théologien de service au contact des faits de son temps, un chercheur soucieux de prendre à bras le corps la tradition et les dogmes. Troisième groupe moins important en nombre mais dont l’influence se fortifie au fil des ans, le groupe lyonnais représenté d’abord par le courant subjectiviste et spiritualiste du triangle "Lyon-Grenoble-Aix" qu’incarne le "tala" Jean Guitton 405 , puis par ceux qui constituent les piliers du catholicisme lyonnais, autour de La Chronique sociale et des Semaines sociales : Joseph Folliet, André Latreille, Joseph Vialatoux.

Quelques hommes de lettres catholiques de premier plan jouent également un rôle important, tout particulièrement, le philosophe et dramaturge Gabriel Marcel venu déjà 12 fois au Centre en ces quelques années. Il incarne lui aussi un profil cher à l’équipe du "61" en manifestant un christianisme ouvert à l’autre dans le respect de son altérité. Le philosophe draine un petit groupe issu de ses réunions du "Vendredi" de la rue de Tournon : Jean Daniélou déjà cité, l’abbé Pierre Colin, Jeanne Delhomme et Henri Gouhier (ou qui viendront par la suite tel le protestant Paul Ricœur).

Le CCIF serait-il plus thomiste que blondélien ? Là encore il est bien difficile de faire un choix. Certes les stricts thomistes sont assez rares : le père Guérard des Lauriers qui incarne cette ligne est invité une seule fois pour un débat, mais participe à l’équipe de recherche philosophique ; Étienne Gilson vient trois fois puis s’éloigne (il quitte d’ailleurs l’Europe pour le Canada). En fait, si ce n’est Olivier Lacombe le disciple et ami de Jacques Maritain, rares sont les fidèles du "61" strictement thomistes : les familiers du cercle de Meudon ne jouent donc pas au CCIF un rôle majeur 406 . Quant aux thomistes présents, ils s’intéressent à un thomisme historicisé, dégagé de toute influence "baroque" : c’est le cas des pères Chenu ou Congar ; c’est également le cas du thomisme de l’école de Louvain, fondée par le cardinal Mercier, qui développe un dialogue avec la pensée kantienne. Le chanoine Dondeyne en est certainement la figure la plus emblématique.

Si saint Thomas d’Aquin est fort peu cité dans la revue et les Semaines, Maurice Blondel 407 l’est régulièrement car l’équipe du "61" est fort redevable au philosophe de L’Action d’avoir introduit ‘"l’exigence de l’immanence propre à l’homme moderne"’ ‘ 408 ’ et d’avoir ainsi permis de formuler à nouveau la problématique de l’apologétique et de la théologie. Grâce à Maurice Blondel, le problème ne consiste plus à défendre, contre les autres, la vérité catholique mais à ‘"concilier en elles-mêmes l’absolue gratuité de la grâce avec l’exigence d’immanence propre à notre temps"’ ‘ 409 ’ ‘.’ L’équipe du Centre fait alors une large place à ceux qui ont continué ce chemin. Il y avait eu au temps du CUC, le père de Montcheuil 410  ; il y a désormais le père Bouillard et Étienne Borne, philosophes soucieux de démontrer le lien intelligible entre l’histoire et le dogme.

Esprit manquerait-il à l’appel ? La revue est bien présente en ces années non pas tant par son directeur que par les fidèles membres de la rue Jacob. Le père fondateur de la revue, Emmanuel Mounier, ne vient qu’à deux débats : le 22 novembre 1948 sur "La transcendance et la théologie négative" 411 avec Maurice de Gandillac, Olivier Lacombe, les pères Thomas Philippe et François de Sainte-Marie et le 13 février 1950 sur ‘"Nature et personne"’ ‘ 412 ’ ‘.’ Il participe également à la SIC 1949 où il présente une conférence de grande influence qu’il reprend en un volume publié au Seuil et intitulé Feu la chrétienté 413 . Sa mort prématurée en 1950 ne peut laisser présager de la place qu’il aurait pu prendre au sein du CCIF. A sa mort, il lui sera rendu un bel hommage 414 . En revanche une bonne partie des premiers collaborateurs d’Esprit, se retrouvent au "61" : Étienne Borne, Henri-Irénée Marrou ou encore Jacques Madaule. De nouveaux viennent également comme le directeur Albert Béguin 415 (quatre interventions) et le romancier Luc Estang (cinq interventions). Cette présence ne conduit cependant pas le CCIF à suivre la ligne philocommuniste choisie par Esprit, en ces années 1940 416 .

La "génération de la résistance et de Vichy", née au début des années 1920, commence seulement à se profiler en la personne de l’abbé Colin, du normalien René Rémond, du secrétaire de rédaction d’Esprit Jean-Marie Domenach 417 (qui se disait appartenir à la "génération de la défaite" 418 ). Ils prendront toute leur place à la décennie suivante.

Les invités du "61" sont à l’image de ce que vit le catholicisme français après la guerre. Le premier groupe, à l’image du poète Stanislas Fumet, est représentatif de la génération d’intellectuels catholiques qui ont quitté la forteresse pour affronter le monde. Née autour des années 1880, elle est marquée par le retour à la foi (Paul Claudel se convertit en 1886, Gabriel Marcel en 1929) 419 ou par le souci de faire dialoguer connaissances scientifiques et foi (comme s’y emploie le père Teilhard de Chardin 420 ). Le second groupe est constitué des "théologiens de service "et des "théologiens en veston" ; les uns et les autres sont soucieux de mettre leur savoir au service de leur foi dans un engagement à la fois spéculatif et pratique, tel Henri-Irénée Marrou‘"l’intellectuel hanté par la crise de la culture, par le destin du christianisme en pleine mutation"’ ‘ 421 ’ ‘.’ Une génération d’une "extraordinaire générosité" 422 , qui traverse le siècle et qui s’épanouit dans sa seconde moitié : la ‘"grande génération du siècle"’ ‘ 423 ’ ‘.’ Cette seconde génération née autour de 1905 a été fortement marquée par la Grande Guerre et par la crise de 1929. La Seconde Guerre mondiale constitue pour elle et, tout particulièrement pour les ecclésiastiques, une épreuve d’humanité car cette "génération du retour" 424 ancre ses projets dans la solidarité vécue dans les camps de prisonniers en Allemagne au-delà de tout esprit confessionnel. De cette solidarité née pendant la guerre jaillit la volonté d’entamer un chemin de dialogue avec les frères séparés et les frères incroyants 425 .

Notes
387.

Une intervention correspond à une collaboration à une Semaine, une revue, une conférence, un colloque ou un débat.

388.

Les collaborateurs qui ont donné des cours au CCIF entre 1946 et 1951 n’ont pas été notés dans ce tableau.

389.

Le père Janssens présente la "méthode" du directeur des Études le père d’Ouince : "L’œuvre que vous avez entreprise est de première importance, effrayé du divorce qui sépare la pensée moderne de la pensée catholique, voyant qu’en dehors d’un milieu restreint, chrétien et même ecclésiastique, notre Philosophie et notre Théologie restent des trésors enfouis, vous vous êtes efforcé de comprendre les hommes de notre temps ; et vous désirez vous faire comprendre par eux" p. 1-2. "Études, 1945-1947", AFSJ.

390.

SIC 1950, 1953 et 1960. Il ne vient pas à la Semaine de 1966. La foi écoute le monde de 1961 valorise cette problématique.

391.

Né en 1884, professeur de théologie dogmatique, fondateur de la revue Xaveriana et des Dossiers de l’Action missionnaire. Il est très soucieux de former un clergé indigène. Le père Charles cherche en outre, à faire reconnaître la valeur des positions de son ami le père Lebbe (1877-1940) dont l’action en Chine n’avait pas toujours été comprise par les autorités romaines.

392.

Né en 1895, fondateur de Cité Chrétienne durant l’entre-deux-guerres. Il est soucieux d’entreprendre un dialogue avec les sciences humaines. Plus spécifiquement sur le catholicisme progressiste belge voir la thèse inédite de Jean-Louis Jadoulle, Chrétiens modernes ? Regard sur quelques milieux progressistes en Belge francophone (1945-1958), Louvain-la-Neuve, 1999, XLIII-980 p.

393.

Claude Soetens, Vatican II et la Belgique, op. cit., p. 55.

394.

Dossier "pre-MIEC", ARMA.

395.

Ce publiciste et théologien allemand était un habitué des rencontres franco-allemandes : il avait participé aux réunions de Lahr (1947) et de Royaumont (1948). Voir Philippe Chenaux, Une Europe vaticane, op. cit., p. 293.

396.

Né en 1891, grand ami de Jacques Maritain, il entreprend une réflexion ecclésiologique de première importance.

397.

Née en 1897, cette figure originale du clergé romand a entrepris une réflexion personnelle sur la mystique.

398.

Guy Bédouelle, "Les dominicains et les revues en Suisse", dans Mémoire dominicaine, 5, automne 1994, p. 31-41.

399.

Michel Winock, "Les générations intellectuelles", dans Vingtième siècle. Revue d’histoire, avril-juin 1989, p. 22-24.

400.

Idem, p. 26-29. Michel Winock présente une "génération du feu" entre les deux qui semble bien moins présente rue Madame.

401.

Adrien Dansette dans Destin du catholicisme français, op. cit. consacre un chapitre à l’éveil du laïcat.

402.

Aline Coutrot, "Sept", un journal au combat. Mars 1934-août 1937, Éditions Cana/Jean Offredo, 1982, p. 174.

403.

"Les intellectuels engagés qui écrivaient dans Sept se retrouvent au CCIF dont les débats sont de même nature que ceux qui se déroulent à Juvisy ou en province sur l’impulsion des amis de Sept ", p. 249. La liste dressée par Aline Coutrot page 44 reflète en grande partie la liste des fidèles du CCIF, Sept, un journal, un combat, op. cit.

404.

Dans le comité de lecture de la revue Dieu vivant se trouvent également Gabriel Marcel, Jean Hyppolite, Maurice de Gandillac ou encore Pierre Burgelin.

405.

Étienne Fouilloux, Les catholiques et l’unité chrétienne du XIXè au XXè siècle, itinéraires européens d’expression française, Le Centurion, 1982,p. 282.

406.

Seul Stanislas Fumet est un très fidèle intervenant du CCIF et un ancien du cercle de Meudon. Voir l’intervention d’Étienne Fouilloux "Un catholique français", dans Stanislas Fumet ou la présence au temps, sous la direction de Marie-Odile Germain, Le Cerf, coll. "Histoire", 1999, p. 83-100.

407.

Né en 1861, sa thèse sur L’Action (1893) constitue pour beaucoup de philosophes et de théologiens une manière de transcender l’incompatibilité apparente entre raison et foi.

408.

Giuseppe Ruggieri "Apologétique", dans Dictionnaire de la papauté, sous la direction de Philippe Levillain, Fayard, 1994, p. 126.

409.

Idem, p. 125.

410.

Dans Mémoires sur l’occasion de mes écrits le père de Lubac rappelle qu’en 1950, les pères de Montcheuil, Fessard et Daniélou et lui-même sont dénoncés à Rome, annexes IV, p. 254. Les principaux reproches pour Montcheuil concernent les Leçons sur le Christ et Problèmes de vie spirituelle, où les nouveautés sont jugées trop nombreuses. Ces deux ouvrages sont retirés du commerce en 1950 et plusieurs tentatives de publication échouent avant 1959. Même référence, p. 97-99.

411.

22 novembre 1948, retranscrit dans RD 1, novembre-décembre 1948, p. 3-13.

412.

RD 9, avril-mai 1950, p. 13-14. Témoignages de Robert Barrat et d’Henri-Irénée Marrou.

413.

Conférence très travaillée, selon le témoignage d’Odette Laffoucrière, car Mounier savait qu’il serait lu par l’ensemble de l’épiscopat français. Sa conférence a fait l’objet d’une édition spéciale sous le titre : Feu la chrétienté, Le Seuil, coll. "Esprit".

414.

"Hommage à Emmanuel Mounier", 12 mars 1951, débat au Palais de la Mutualité, avec Albert Béguin, Étienne Borne, Claude Bourdet, Jean-Marie Domenach, Georges Izard, Jean Lacroix et Henri-Irénée Marrou. Jacques Madaule lors de la SIC 1950 fait un bref hommage à Emmanuel Mounier, p. 74. Jean Lacroix soulignera également l’apport fondamental de cette pensée, RD 15-16, juillet 1951, p. 62-65.

415.

Né en 1901, hommes de lettres qui prend une place importante dans la résistance, il entre sur l’invitation de Mounier dans l’équipe directoriale d’Esprit puis succède à Mounier en 1950.

416.

Michel Winock, Le temps de la guerre froide, du rideau de fer à l’effondrement du communisme, Le Seuil, "Points Histoire", 1994, p. 106.

417.

Né en 1922, Lyonnais entré en résistance au nazisme, il devient malgré son jeune âge secrétaire de rédaction de la revue Esprit qu’il co-dirige avec Albert Béguin à partir de 1956 puis seul en 1957 après le décès de ce dernier.

418.

"J’appartiens à la génération de la défaite que Bernanos a appelé la génération de la honte", Ce que je crois, Grasset, 1978, p. 36-37.

419.

Voir sur ce point Frédéric Gugelot, La conversion des élites au catholicisme en France (1885-1935), CNRS éditions, 1998, 533 p.

420.

Sur la place de la pensée teilhardienne voir infra.

421.

Jean-Marie Mayeur, Crise de notre temps et réflexion chrétienne (1930-1975), Beauchesne, 1978, p. 15.

422.

Michel Winock, art. cit. p. 28.

423.

Idem, p. 29.

424.

Michelle Cointet, Histoire culturelle de la France (1918-1958), 1988, CDU-Sedes, p. 211.

425.

Voir en annexe quelques portraits de ces intellectuels catholiques fidèles amis du Centre tout au long de leur existence.