La crise se noue après la désignation d’Olivier Lacombe comme vice-président du Centre, en remplacement de Gabriel Le Bras, par l’abbé Berrar. Olivier Lacombe est un universitaire réputé, philosophe indianiste et en même temps un des plus proches disciples de Jacques Maritain 449 . A son retour de vacances, le président Henri Bédarida apprend la nomination du philosophe, il décide alors de démissionner :
‘"Si je renonce à ce titre, c’est pour des raisons qui concernent l’orientation des activités du Centre et le fonctionnement de ses organes directeurs.Ce texte formule deux griefs distincts : d’une part, l’étonnement du président Bédarida de ne pas participer aux décisions administratives du CCIF, d’autre part, la critique des objectifs valorisés. Peu de temps avant, Michel Charpentier, le trésorier, avait donné lui aussi sa démission pour montrer son désaccord avec les objectifs développés. Henri Bédarida et Michel Charpentier ne sont pas seuls à juger les activités intellectuelles trop axées sur la philosophie et la théologie, c’est également la conviction de Roger Millot. La démarche spéculative leur paraît prendre une place démesurée tandis que l’action plus apologétique leur semble ignorée. Ils déplorent donc l’absence de manifestations religieuses et d’intérêt pour les questions internationales 451 .
André Aumonier et l’abbé Berrar se rendent donc au domicile du président démissionnaire pour lui demander de revenir sur sa décision. Henri Bédarida accepte de rester. L’affaire n’est pas close pour autant : au contraire, elle prend une nouvelle tournure.
Voir sur ce dernier point son témoignage dans "Le foyer de Meudon", dans Cahiers Jacques Maritain 4-5, novembre 1982, p. 85-87. Dans ces quelques pages Olivier Lacombe rappelle tout ce qu’il doit à ces rencontres. Il est d’ailleurs avec Antoinette Grunelius et le frère Heinz Schmitz, investi du droit moral sur l’œuvre de Jacques Maritain.
Henri Bédarida à André Aumonier, 3 octobre 1950, "Pax Romana XI, CCIF, 1949-1952", ARM. Voir l’ensemble de la lettre dans annexe.
Plainte de Ramon Sugranyes de Franch à Roger Millot, 24 janvier 1949, p. 1, "MIIC, 9 juillet 1947-décembre 1949", ARM.