2. Un Centre intellectuel

a) La crise de juin 1951

Une fois encore, le contexte favorise l’offensive du président du MIIC car en ce début d’été la situation financière du Centre est catastrophique. Pour faire face au creux financier des vacances, l’équipe avait décidé d’organiser, en collaboration avec le père Lepoutre, aumônier de la JECF 468 , quatre séances de ballets. Une malencontreuse grève du métro fait échouer l’affaire et provoque un énorme déficit. Le Centre se voyait dans l’impossibilité de régler les salaires de ses employés.

Pour gérer cette crise, un comité de direction provisoire composé du président Bédarida, d’André Aumonier, de Madeleine Leroy, d’Olivier Lacombe, de Robert Barrat, de Pierre Joulia et de Pierre Vinson (nouveau trésorier depuis le départ de Michel Charpentier) est créé. Il s’agit de définir le travail intellectuel et administratif du Centre 469 . Mais le comité se quitte pour les vacances estivales sans solution.

Durant l’été, un bilan des activités intellectuelles est établi sous la double plume de l’abbé Berrar et d’André Aumonier. Si les deux rédacteurs s’accordent à dire que les aspects internationaux ont été trop mis de côté, ils soulignent tout autant que la fédération n’apporte rien au CCIF, la plupart de ses composantes se désintéressant de la réflexion intellectuelle. Ils rappellent également l’inaptitude du CCIF à résoudre les problèmes des associations professionnelles et souhaitent que ces dernières fassent appel aux secrétariats professionnels qui ‘"en lien direct avec Fribourg répondent mieux aux demandes des associations que le CCIF lui-même"’ ‘ 470 ’ ‘.’ Les secrétariats avaient en effet été créés peu à peu pour permettre des contacts plus aisés entre diplômés de même discipline. Si le CCIF accepte de coordonner les différentes associations, c’est uniquement pour obtenir leur aide culturelle 471 .

Notes
468.

Projet adopté à l’unanimité le 6 mars 1951, lors de l’Assemblée générale, p. 2 .Quatre séances étaient organisées au profit du Centre et des loisirs étudiants à Chaillot. La perte se monte à un million et demi de déficit alors que le budget annuel du CCIF est de deux millions en 1949 ! AICP.

469.

Comité directeur, 20 juin 1951, p. 2, AICP.

470.

Émile Berrar et André Aumonier, "Réflexions sur les activités du Centre", juillet 1951, p. 2. Cet exposé avait donné lieu à un premier bilan : "Réflexions sur les activités et les orientations du Centre catholique des intellectuels français" en avril 1951 par l’abbé Berrar. Celui de juillet fit l’objet d’un supplément de RD 17 , octobre-novembre 1951, 8 p.

471.

Idem.