TROISIEME PARTIE
LE TEMPS DE TOUS LES DIALOGUES
(1958-1965)

La fin des années 1950 et les années 1960 sont caractérisées par l’épanouissement du structuralisme, de la Nouvelle Vague au cinéma, du Nouveau Roman ou encore par l’émergence d’une culture de masse. La société française se dessine un nouveau visage modelé par une urbanisation accélérée, une tertiairisation et l’arrivée d’une nouvelle classe d’âge (les fameux "Yé-Yé"). Elle entre dans les "golden sixties" et le CCIF entend bien se faire l’écho de ces nouveautés.

Depuis ses origines, le CCIF avait voulu montrer la valeur du dialogue, il avait manifesté avec générosité cette ouverture. En 1959, l’équipe rappelait ainsi lors d’un cahier consacré à la religion et à la politique :

‘"Nous essaierons seulement, selon notre coutume constante, de dévoiler avec le plus de probité possible le nœud de nos embarras, et chaque fois qu’il sera possible de trancher et de dénouer nous userons du dialogue entre les hommes et entre les tendances, ce dialogue toujours incompréhensible aux fanatiques comme aux sceptiques, qui est pour nous une obsession et, si l’on veut, une idée fixe, mais la raison d’être d’un effort depuis treize ans obstiné dans la même ligne droite." 969

Cette ouverture ne s’était pas manifestée dans toutes les directions : le CCIF avait surtout été, durant la période précédente, un espace de dialogue entre catholiques. Les années 1958-1965 marquent au contraire l’élargissement aux incroyants.

Notes
969.

Liminaire, dans Politique et religion, RD 26, mai 1959, p. 8.