2. La grève dans le temps : le paradoxe de Hicks.

Hicks (1932) dans The Theory of Wages fut le premier économiste à s’intéresser à la grève. La grève est, d’après lui, le moyen d’action de prédilection d’un syndicat ayant des revendications salariales face à un employeur réticent. Hicks (1932) écrit : « l’arme par laquelle les syndicats tentent d’obtenir des termes contractuels plus favorables pour leurs membres est la grève, un arrêt de travail concerté d’un grand nombre d’employés, plutôt que le jeu de la concurrence ». Il proposa une analyse de ce type de conflit, étudiant à la fois le mécanisme de résolution de la grève, sa durée, ainsi que ses conséquences en termes de salaire.

De la partie intitulée The Theory of Industrial Disputes , où Hicks (1932) traite de la question des grèves, n’est souvent retenu que le “Paradoxe de Hicks”, i.e. l’impossibilité de justifier l’émergence d’une grève et la pérennisation du conflit en temps réel, lorsque les agents sont rationnels ainsi que parfaitement et complètement informés.

L’ensemble de son analyse de la grève se révèle cependant déterminant. Hicks a bien sûr développé ce paradoxe, véritable enjeu de l’actuelle théorie de la grève, mais il a aussi suggéré les possibilités de dépassement de ce paradoxe et a surtout conditionné les futurs développements de la théorie de la grève, en proposant un cadre d’analyse qui ne sera que très récemment mis en défaut.