Cramton (1992) déclare que : “l’information est révélée par la séquence des offres, qui est déterminée par des contraintes incitatives simples, ainsi toutes les offres sont des offres de type Rubinstein en information complète pour un couple spécifique d’agents”. Un équilibre est trouvé après deux offres au maximum, car la durée du délai avant de faire une contre-proposition révèle entièrement l’information privée des agents. Tout se passe donc comme si le jeu était constitué de trois étapes, décrivant une diminution de l’asymétrie d’information. Dans une première période, après une période d’attente, l’agent le plus impatient fait une proposition qui révèle entièrement son information privée. Cette phase peut être analysée comme un guerre d’usure, puisque l’agent le plus impatient cède le premier et délivre toute l’information en sa possession ; il perd alors tout avantage sur l’autre joueur. Dans une deuxième étape, le joueur le moins impatient se retrouve dans un jeu de signal avec simple asymétrie d’information. S’il souhaite faire une contre-offre, il différera la date à laquelle il fera une offre, de manière à révéler son information privée. Lors d’une troisième étape, son adversaire prendra sa décision en information complète. Les deuxième et troisième étapes ayant déjà fait l’objet d’une étude, seule la première phase sera ici analysée.
Ce modèle met en avant le fait qu’un conflit avec double asymétrie d’information conduit les joueurs à subir des délais de négociation. Ceux-ci seront plus importants que ceux rencontrés quand un seul joueur détient une information privée. Ces délais sont incompressibles, car nécessaires pour que les agents révèlent leur information. La pérennisation des conflits trouve encore ici un fondement. L’utilisation d’un modèle de signal, quel qu’il soit, permet d’expliquer la grève et sa durée. Cette formalisation de l’intuition de Hicks quant au dépassement de son paradoxe semble être la seule solution pour échapper au problème des grèves virtuelles.
avec L’ la croyance de l’employeur quant à la valorisation du syndicat et y’ celle du syndicat de la valorisation de l’employeur