5. Conclusion

La présentation des modèles de négociation séquentiels avec information symétrique et asymétrique a mis en évidence les résultats suivants.

Il apparaît que les modèles d’offres alternées découlent directement de la pensée de Hicks. Le seul facteur explicatif des grèves est pour ces modèles l’asymétrie d’information. Bien que critiqués parce que n’exposant qu’un type particulier de négociation, la négociation séquentielle, ce type de modèle n’est pas sans fondement dans la réalité. En effet, il n’est pas rare d’observer que les salariés opèrent un vote quotidien pour déterminer si la grève est reconduite. De plus, ces modèles présentent l’avantage de transposer à l’analyse de la négociation une caractéristique essentielle de la relation de travail, l’asymétrie d’information.

Pourtant, les modèles d’offres alternées en asymétrie d’information ne semblent pas sortir intacts de la confrontation avec les données.

Dans la littérature économétrique, l’influence du cycle ainsi que celle de l’asymétrie d’information sur l’émergence des grèves ne semblent pouvoir être mises en doute, mais la durée de grève ne peut être considérée comme contracyclique et l’hypothèse d’existence d’une courbe de concession décroissante doit être nuancée.

Les résultats sur données microéconomiques françaises montrent par ailleurs que l’asymétrie d’information à l’intérieur de la firme n’a qu’une importance limitée sur l’émergence des grèves et leur durée.

Ces analyses économétriques encouragent un retour à la théorie, pour une meilleure prise en compte de la complexité du phénomène qu’est la grève.