2.3.2 Les conséquences de l’apprentissage

Le syndicat 2 observe maintenant la proposition qui a été acceptée ainsi que la durée de la grève qui a précédé l’accord. Trois comportements peuvent être observés :

Le syndicat a demandé un salaire faible qui a été accepté sans grève quel que soit le type de la firme (cas où p<b). Comme dans le modèle simplifié, le syndicat 2 n’a alors rien appris, il ne peut pas réviser ses croyances et va adopter le même comportement que le syndicat 1 : demander un salaire peu élevé.

La première négociation a débouché sur une grève longue (de durée m), et le salaire qui prévaut après le conflit est faible. A l’instar du modèle simplifié, le syndicat 2 va réviser ses croyances dans un état de la nature favorable et il fera une offre séparatrice si message URL form88.gif>p. Il faut alors que les croyances initiales soient très optimistes ou que la corrélation entre les deux entreprises soit suffisamment faible pour que le syndicat 2 continue à adopter une stratégie de salaire élevé. Puisque pr<p, il est alors facile de vérifier que la durée de la grève maximum ainsi que la durée de grève espérée, conditionnelle au fait qu’une grève ait eu lieu, seront moins importantes que dans la première entreprise. La première offre du syndicat 2 ainsi que le salaire qui prévaudra seront aussi diminués par rapport au couple 1. La liaison - observation des négociations antérieures, revendications plus élevées, augmentation de la probabilité de grève - attendue par Dunlop ne se retrouve donc pas dans ce cas.

La première négociation a abouti sur l’établissement d’un salaire élevé. On constate alors que si pr<p, la durée maximale de grève, la durée de grève conditionnelle, la proposition initiale du syndicat 2 ainsi que le salaire espéré vont tous augmenter. La règle du « toujours plus » peut être justifiée dans ce cas. Le modèle permet de générer un effet de « leapfrogging », mais sa portée est limitée.