4.2.1 La durée de négociation

Après avoir étudié les résultats de l’analyse non paramétrique sur les durées de négociation, nous présenterons les résultats des estimations et nous commenterons ces résultats.

4.2.1.1 Analyse non paramétrique

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L’analyse non paramétrique donne une première approche pour l’étude de la durée de négociation. En schématisant, il est possible de dire que le taux de sortie de la négociation connaît tout d’abord une phase stable, puis une phase décroissante (beaucoup moins lissée) et enfin une phase de forte augmentation.

Les deux premières phases peuvent être assimilées à des négociations pendant lesquelles les salariés continuent à travailler sous les termes de l’ancien contrat ou à des négociations comprenant des grèves courtes.

La première période pourrait correspondre à une phase d’attente; une phase d’acquisition de l’information ou phase de test. Les offres du syndicat étant décroissantes, le syndicat peut discriminer entre les types d’entreprises. Les entreprises qui cèdent rapidement aux revendications des salariés sont alors celles qui connaissent un bon état de la nature. Si on retient le principe du « no distortion at the top », les entreprises où la négociation est courte et sans grève ne peuvent être que des entreprises pour lesquelles la conjoncture est bonne. Dans ce type d’entreprise, syndicat et employeur trouvent rapidement des accords.

La seconde refléterait la sortie des entreprises connaissant une conjoncture moyenne. Les entreprises ayant les moyens de satisfaire les revendications des syndicats sont de moins en moins présentes à cette durée donnée de négociation, le taux de sortie diminue alors.

La dernière phase correspondrait quant à elle aux entreprises connaissant une mauvaise conjoncture et qui sont obligées de subir une grève longue pour faire admettre au syndicat que sa croyance était trop optimiste. La fin de cette phase corrobore bien l’accélération du taux d’accord prévu quand on se rapproche de la durée maximale de négociation.

Nos données ne nous permettent malheureusement pas de discriminer les entreprises selon la conjoncture qu’elles subissent, ce qui nous aurait permis d’affiner nos résultats. Pour ce faire, il aurait fallu disposer d’une question sur la conjoncture subie par la firme au moment de la dernière négociation, ce qui n’est pas le cas dans l’enquête.