6.2.3 Analyse non paramétrique
L’analyse non paramétrique donne une première approche pour l’étude de la durée de grève. La fonction de hazard non paramétrique montre que le taux de sortie de la grève est globalement croissant.
Les grèves sont généralement d’une durée inférieure à 15 jours.
On peut remarquer des augmentations marquées du taux de hazard tous les deux jours entre 1 journée de grève et 10 jours de grèves. Ces augmentations correspondent très certainement à un processus de consultation des salariés. Ainsi les salariés seraient appelés à s’exprimer tous les deux jours sur la reconduction de la grève.
On distingue par ailleurs nettement trois pics correspondant à de fortes augmentations du taux de sortie : l’un à 4 jours de grève, un autre à 8 jours et enfin un à 10 jours de grève. Plusieurs explications peuvent être avancées :
Le pic de sortie à 4 jours de grève reflète très certainement un effet fin de semaine. Le lundi, les syndicats font pression sur les salariés pour que la grève ait lieu ; l’entreprise connaît alors des débrayages. La grève effective se met en place le mardi et prend fin le vendredi. Ces grèves peuvent être considérées comme courtes.
Les pics à 4 et 8 jours sont à mettre en parallèle car ils sont tous deux précédés d’une forte augmentation du taux de sortie. Il est possible de suspecter une séquence de 4 jours, mais sans pouvoir avancer d’explication, ni au niveau des conventions, ni au niveau des mécanismes de décision des acteurs.
Le pic à 10 jours de grève peut lui aussi être associé à un effet de fin de semaine, mais il se prolonge au 11ème jour de grève, ce qui laisse à penser qu’il y a d’autres facteurs pour que la grève prenne fin dans les deux semaines. La pression des usagers ou des clients, la baisse des stocks peuvent être avancées comme arguments. Ces grèves peuvent être considérées comme des grèves longues.
A partir du 12ème jour de grève, le taux de sortie subit une forte accélération.