2.5.1 Quelques droits de l'adolescent

Nous avons noté que, avant toute décision le concernant, le mineur doit être entendu, sauf si son âge ou son état de santé ne le permet pas. Il peut donc se prononcer sur le lieu d'accueil envisagé et éventuellement faire appel de la décision. Lorsqu'il arrive dans l'institution, il a "le droit d'être paumé", de mettre en difficulté l'équipe éducative et de ne pas être piégé par des pseudo-contrats qu'il n'est pas en mesure de respecter 148 . L'institution met à sa disposition les moyens de maintenir des relations régulières avec sa famille et au premier chef avec ses parents, sous forme de séjours, visites, contacts téléphoniques ou épistolaires. Elle lui garantit le maintien des relations fraternelles, notamment si les enfants sont accueillis dans des lieux différents. Seul, le juge peut remettre en cause ce droit, pour motif grave.

L'article 12 de la Convention internationale de l'O.N.U affirme que l'enfant doit avoir la possibilité d'exprimer librement son opinion sur toute question le concernant ; ce qui nécessite un aménagement de lieux et de temps de parole, par l'institution. En référence à l'article 31 de la Convention, il peut prétendre à ce que l'ensemble de ses activités et les modalités de participation soient déterminés de façon concertée avec lui sur la base de son libre choix. Ainsi, Marcel Klajnberg revendique-t-il, au nom de l'enfant, le droit d'être protégé contre un activisme outrancier 149 . Il soulève la question de l'espace privé. Les éducateurs ne devraient jamais s'autoriser à pénétrer dans la chambre de l'adolescent sans son consentement. Par ailleurs, le jeune attend, dans sa scolarité, une aide individualisée, un soutien particulier, en vue de tirer le meilleur profit de son orientation.

" ‘Le droit de l'enfant, rappelle Marcel Klanjberg, ce n'est pas le pouvoir de l'enfant. La parole de l'enfant ce n'est pas le transfert à son profit, de la responsabilité de la décision. Il ne s'agit pas de rendre l'enfant maître de son destin, mais d'en faire un acteur de sa destinée’ " 150 . Si la législation concernant l'enfant a d'abord vocation de le protéger, elle a également pour fonction de lui permettre d'acquérir les règles de la vie sociale 151 .

Notes
148.

KLAJNBERG, M. (1994). Droits des enfants placés : les violences en institution. Journal du droit des jeunes, n° 140, déc. p. 13.

149.

KLAJNBERG, M. (1994). ibid.

150.

KLANJBERG, M. (1994)b. op. cit. p. 5.

151.

ANDREO, R. S. (1994). Le droit comme vecteur de socialisation du jeune. Journal du droit des jeunes, n° 140, déc. p. 3.