2.2.1 L'argumentation comme démarche de persuasion à privilégier

Des trois démarches persuasives que sont l'argumentation, la séduction et la manipulation, seul l'apprentissage de la première possède un caractère éducatif. Il importe de réduire le recours aux deux autres et aux modes agressifs d'exercice de pouvoir. L'argumentation autorise l'adolescent et ses parents à échanger leurs points de vue respectifs, à les remettre en question, à les modifier, en vue de parvenir à un accord.

Si l'exercice d'une force de persuasion basée sur l'argumentation repose sur le développement des capacités à démontrer, à rechercher de bons arguments et à structurer son discours, sa mise en oeuvre par ailleurs doit se reférer à une légitimité éthique. Ainsi, l'argumentation suppose-t-elle la reconnaissance du droit égal d'autrui à argumenter et la volonté commune d'une recherche coopérative de la vérité 414 . Seule, une telle attitude empêche que celui qui possède la capacité rhétorique la plus développée abuse de l'ascendant qu'il a sur les autres.

Nous utilisons donc le terme "argumentation" pour recouvrir la capacité rhétorique et la référence aux principes de respect, de réciprocité et de reconnaissance de l'identité de chacun. Conséquemment, nous énonçons un huitième point de vue :

  • Lors d'une décision prise à propos de l'adolescent, c'est la mise en oeuvre d'une démarche basée sur l'argumentation qui autorise celui-ci et ses parents à s'engager dans une négociation.

Notes
414.

FUCHS, E. (1996). Comment faire pour bien faire ?Genève : Labor et Fides. p. 51.