2.3 LEUR ABSENCE LORS DE LA DETERMINATION DES CHOIX

Les membres de l'équipe éducative ne détiennent pas de pouvoir de décision : leur intervention consiste donc à mettre en oeuvre les conditions susceptibles de permettre un exercice approprié de l'autorité parentale, en l'occurence, un pouvoir de décision basé sur l'argumentation. Lorsque les parents n'ont pas pris part à l'élaboration ni déterminé les choix, sans toutefois contester ceux qui ont été retenus, nous dirons qu'ils ont exercé un pouvoir de décision "par défaut".

Seule la mère de Thomas a développé, au cours des quatre prises de décision concernant son fils, un pouvoir de décision en argumentant. Elle a retenu les choix après les avoir élaborés avec l'aide des intervenants.

En ce qui concerne Elsa, si son père a exercé à trois reprises un tel pouvoir, pour sa mère, qui partage avec son ex-mari l'autorité parentale, cela n'a été le cas que lors de la préparation des vacances d'été. En effet, ils ont alors tous deux été accompagnés dans l'élaboration des décisions portant sur cette période et ont déterminé conjointement les choix. La mère n'ayant pas contesté les choix retenus à propos des vacances suivantes, elle a exercé un pouvoir de décision "par défaut". Nous examinerons ultérieurement l'abus de pouvoir commis par les intervenants pour les vacances de Pâques 1998.

Pour François, les choix retenus à propos de l'organisation des trois premières périodes de vacances ont été déterminés par la direction du Relais Familial. Le père, seul détenteur de l'autorité parentale, n'a pas contesté les plannings arrêtés. L'adolescent, alors majeur, a déterminé les choix concernant les congés de Noël 1998.

Quant à Louise, l'équipe de la Cordée lui a laissé une importante latitude dans l'organisation de ses vacances. L'adolescente a négocié en famille la plupart des choix. En outre, sa mère a exercé à deux reprises un pouvoir de décision en participant à l'élaboration de l'organisation des vacances d'été et de Noël. En revanche, son père, lui, n'a arrêté qu'un seul choix à propos des vacances de Pâques 1998. Mais celui-ci ayant été mis en oeuvre sans qu'il l'élabore avec sa fille, leur séjour en commun a été très pénible. Le père n'a pas pris part aux prises de décision suivantes et n'a pas contesté celles retenues.

C'est donc plus souvent "par défaut" que par argumentation que les parents ont exercé un pouvoir de décision.