TROISIEME CHAPITRE
L'EXERCICE CARENTIEL DUN POUVOIR D'INFLUENCE, PAR L'EQUIPE EDUCATIVE

Nous avons défini le pouvoir d'influence des membres de l'équipe éducative par la mise en oeuvre des conditions susceptibles de favoriser, d'abord, la participation de l'adolescent et de ses parents à toutes les phases de la décision, puis, la négociation entre le premier et les seconds, enfin, la détermination "argumentée" du choix par les parents. Les éducateurs développent ce pouvoir s'ils l'exercent au cours de toutes les prises de décision personnelle concernant l'adolescent. Qu'en est-il s'agissant des éducateurs ayant collaboré à notre recherche ?

Avant de synthétiser les actions facilitant ou entravant un tel processus, évoquons l'organisation des équipes éducatives. En effet, chacun des cinq dispositifs de suppléance familiale étudiés repose sur une institution et une "double mesure". Les intervenants gagnent à envisager conjointement les actions mises en oeuvre, de façon à leur donner une cohérence. Une telle dynamique dépend du fonctionnement interne de l'institution, de celui de la "double mesure" et de l'articulation entre ces deux composantes.

Lors du huitième traitement, nous avons relevé que, d'un site à un autre, la participation de l'intervenant assurant la "double mesure" diffère et que le partenariat s'avère malaisé. En effet, si dans chacun des cinq sites, l'équipe de l'institution s'est engagée dans toutes les décisions, dans deux d'entre eux, l'intervenant assurant la "double mesure" n'a pas pris part à ces actions. Certaines organisations ont contribué à favoriser la mise en oeuvre des conditions énoncées précédemment alors que d'autres l'ont entravée. Nous tenterons donc de repérer les unes et les autres.

Abordons successivement les conditions favorisant ou entravant la participation de l'adolescent et de ses parents à toutes les phases de la décision, la négociation entre eux et enfin la détermination du choix par les seconds.