3.4 UNE CONDITION ENTRAVANT LA NEGOCIATION ENTRE L'ADOLESCENT ET SA FAMILLE : L'ABSENCE DE CONTACT AVEC LA FAMILLE

La situation suivante est la seule dans laquelle les membres de l'équipe éducative n'ont pas réalisé les conditions susceptibles de favoriser la négociation entre un adolescent et un membre de sa famille.

Si Louise et ses proches ont été globalement satisfaits de la mise en oeuvre des choix retenus conjointement, la négociation directe entre la jeune fille et son père, à propos des vacances de Pâques 1998, a débouché sur une mise en oeuvre pénible pour les deux. Lors de l'élaboration, la jeune fille a longuement discuté avec ses éducateurs référents et de nombreux membres de sa famille de l'opportunité d'un séjour chez son père. Celui-ci a convenu avec sa fille du principe d'un temps passé ensemble, sans en préciser la durée. L'équipe de la Cordée a entériné cet accord sans contact avec lui. La mise en oeuvre du choix s'est mal déroulée : Louise qui comptait ne passer que deux ou trois jours chez son père s'est montrée incapable de lui faire part de son désir de partir. C'est l'intervention d'autres membres de la famille qui a permis de mettre fin à ce séjour, au bout d'une semaine.

Faute d'associer le père à l'élaboration des choix, l'équipe éducative n'a pas assuré la protection de Louise qui n'a pas su faire face à la position paternelle. Elle a laissé l'adolescente mettre en oeuvre son choix comptant sur la famille pour accompagner ce séjour. Cet accompagnement a provoqué des conflits entre le père et ses proches. En prenant contact avec le père de l'adolescente, l'équipe de la Cordée aurait peut-être pu favoriser une problématisation de la situation et une véritable négociation entre celui-ci et sa fille.