4.1 LA COURTE DUREE DE VIE DES CONSEILS D'ETABLISSEMENT

Au Relais Familial, le conseil d'établisement s'est réuni à deux reprises au cours de l'année scolaire 1994-1995. Lors de la première rencontre, seulement deux familles ont participé, sur les dix-huit sollicitées. L'élection prévue des représentants des familles a été annulée. Une seule mère s'est rendue à la deuxième réunion. Face à l'absence de motivation des parents, l'équipe de l'institution a renoncé à programmer d'autres rencontres du conseil d'établissement.

Dans l'association gestionnaire de la Cordée, l'application du décret instituant le conseil d'établissement a été envisagée au cours du premier semestre 1992. En novembre, une réunion d'informations a été organisée, dans l'institution, à l'intention des parents et un règlement intérieur a été adopté en décembre 1992. Celui-ci prévoyait la participation de six représentants des usagers (quatre jeunes et deux parents ou représentants légaux), de trois représentants du personnel de l'institution, et de deux représentants du conseil d'administration de l'association. Lors des élections, les quatre candidates (deux jeunes filles mineures et deux majeures) ont été élues.

Lors du premier conseil qui a eu lieu en janvier 1993, deux représentants des parents et trois adolescentes ont participé avec les représentants des salariés et de l'association. Les parents ont, entre autres, signalé qu'ils ‘"ne sont pas au courant du fonctionnement qui concerne directement les jeunes filles" et qu'"ils sont souvent mis devant des faits accomplis, surtout en ce qui concerne des changements d'hébergement’ " 471 . Un compte rendu a été envoyé à toutes les familles.

Une seule représentante des parents et une jeune fille étaient présentes avec les autres membres au sein du second conseil en mars 1993. La question des visites dans les murs de l'institution a été soulevée et l'aménagement d'un local garantissant un minimum d'intimité a été envisagé.

En raison du désistement d'une administratrice de l'association, un troisième conseil prévu en mai a été reporté, et finalement annulé. Ensuite, le conseil ne s'est plus réuni.

A la Providence, l'équipe éducative a ignoré la loi demandant la mise en place de cette instance.

Cette absence de conseil dans une des trois institutions et sa courte durée de vie au sein des deux autres confirment les résultats de l'enquête citée précédemment. La principale difficulté rencontrée au Relais Familial comme à la Cordée a porté sur la mobilisation des parents. Les équipes éducatives ont travaillé durant plusieurs mois à l'application de la loi, permettant la tenue de deux conseils, mais l'effort de mise en oeuvre a été ensuite interrompu. La référence à la notion de pouvoir d'agir peut, nous semble-t-il, dynamiser la réflexion sur le fonctionnement du conseil d'établissement.

Notes
471.

Compte rendu du conseil d'établissement du 22 mars 1993, présenté en annexe.