I- Le joueur : une représentation stéréotypée

Dans ce premier chapitre, nous chercherons à montrer que le stéréotype du joueur, tel qu'on le trouve chez F. Dostoïevsky ou S. Sweig 1 par exemple, a trouvé ses fondements dans la manière dont les hommes politiques ont réglementé le jeu au fil du temps et dont les sociétés l'ont intégré à leurs pratiques ludiques. Nous n'examinerons pas les représentations picturales du jeu, parce qu'un tel examen supposerait la prise en compte de catégories de l'histoire de l'art tout à fait étrangères à notre perspective. Comment, en effet, comparer les jeux dans les tableaux de Bruegel, les caricatures de Hogarth ou dans les joueurs de cartes de Cézanne, sans introduire une dimension esthétique fondamentale. Par "image", nous entendrons donc "association d'idées" ou, comme le définit le dictionnaire Larousse 2 , la représentation mentale d'un être ou d'une chose : ici, le jeu.

Notes
1.

- Dostoïevsky Fédor, Le joueur, 1866, repris en édition de poche, 1995. Sweig Stéphane, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, Bibliothèque cosmopolite Stock, 1993.

2.

- Dictionnaire Larousse, 1995. Définition du petit Robert, 1996 : l'image est une reproduction mentale d'une perception ou impression antérieure, en l'absence de l'objet qui lui avait donné naissance.