3- Le Responsable de la communication et ses différentes actions depuis 1991 pour la promotion du casino.

Hubert Benhamou qui a donc repris les rênes du Lyon Vert en 1991, décide aussitôt de la mise en place d'un politique de communication qui serait cohérente avec ses ambitions qui sont alors, on l'a vu, de hisser le casino à la 3ème place du classement français le plus rapidement possible. La première décision qu'il prend est d'embaucher un responsable de la communication. Il rencontre Pierre Perret, à l'époque journaliste au Figaro, et auteur de la plupart des articles touchant le monde du jeu de ce journal. En effet, ce dernier est un ex-joueur qui s'est fait interdire de casino et connait parfaitement leur mode de fonctionnement. Hubert Benhamou lui demande de faire une proposition sur ce que devrait être la communication du Lyon Vert et les buts qu'elle doit se fixer.

Pierre Perret rend un document qui commence par faire un diagnostic de la situation. Il détaille dans un premier temps les atouts et les handicaps du casino.

• Les atouts : selon lui Le Lyon Vert est "un entreprise devenue saine et en forte croissance sur un marché porteur" ¹⁸⁶ . En effet, le casino amorce un redressement financier avec sa reprise par le groupe Partouche. De plus le casino est en situation de monopole sur la région lyonnaise puisqu'il est le seul casino dans l'agglomération, les plus proches étant situés dans la Loire (Saint Galmier ou Montrond-Les-Bains) ou encore plus loin, comme Divonnes-Les-Bains. Cela lui confère une zone de chalandise assez importante et pour le moment inexploitée dans sa totalité. En outre, les machines à sous le placent sur un marché porteur, puisqu'elles commencent à rencontrer un vif succès auprès des publics.
• Les handicaps ou les freins : Peu de personnes songent spontanément à aller passer une soirée au Lyon Vert pour la bonne raison que le casino reste un lieu entaché de préjugés défavorables. L'exploitation des machines à sous est récente et n'a pas encore réussi à faire évoluer les opinions. Selon Pierre Perret, le casino souffre d'un déficit de notoriété puisqu'il n'est pas perçu dans l'agglomération lyonnaise comme un pôle de divertissement, ce qui lui permettrait d'attirer une clientèle à la recherche d'un lieu pour passer la soirée. Son image de marque est également dévalorisée du fait de son passé récent peu reluisant. Il note aussi que beaucoup de lyonnais mettent à profit leurs vacances pour fréquenter un casino lointain, mais ne pensent pas à aller jouer dans celui qui est situé près de leur lieu d'habitation.

Dans un deuxième temps, suite à ces constats, Pierre Perret définit l'objectif en matière de communication que doit d'atteindre le casino : "‘imposer le Lyon Vert comme un lieu incontournable de la vie lyonnaise (1) et le positionner comme un "Must", c'est à dire un établissement accepté et reconnu de tous où l'on se doit d'aller (2)’" ¹⁸⁷ . Pour atteindre le premier objectif, il faut, selon lui, positionner le casino non plus comme simplement un établissement de jeu mais surtout comme un complexe ludique proposant toutes sortes d'activités, restaurant, dancing (à l'époque), salle de spectacle. Cela va dans le sens de la loi de 1959 qui définit un casino selon les trois pôles de la restauration, de l'animation et du jeu. Pour le deuxième objectif, il préconise une politique de relations publiques qui aurait pour cible les décideurs lyonnais de tous les milieux (politiques, culturels, sportifs...) qui sont souvent des leaders d'opinion. Le but étant de les convaincre qu'une soirée au Lyon Vert est distrayante et pas forcément onéreuse, et que, tout simplement, on peut passer une bonne soirée en allant au casino. Il faut donc faire un effort de banalisation. Cela est d'autant plus facile que Le Lyon Vert exploite les machines à sous qui bénéficient d'une association d'image avec Las Vegas : c'est un filon à exploiter pour attirer une clientèle beaucoup plus populaire.

Ensuite il propose des moyens pour atteindre les objectifs fixés : mise en place d'une signalisation plus importante et plus précise, de supports visuels publicitaires ou informatifs, d'une politique de relations avec la presse, d'actions de promotions. Mais le plus important est la place qu'il accorde à la communication interne. Pour lui la mobilisation du personnel est un point capital pour la réussite de l'entreprise.

Pierre Perret est embauché début 1992 : sa principale mission est d'établir un plan de communication qui propose une image différente du casino de manière à redorer son image et attirer de nouveaux publics. Pour cela il va mettre en place une série d'actions dont nous détaillerons celles qui nous ont semblé le plus significatives.