1.1. Etudes des effets des lésions pariétales ou temporales

En utilisant la méthode des lésions, Pohl (1973) a pu montrer une double dissociation des effets des lésions temporales et pariétales. Pour cela, il a utilisé deux tâches : une tâche de traitement des relations spatiales et une tâche de discrimination d'objets. Dans les deux tâches, on présente au singe deux couvercles situés l'un à sa droite et l'autre à sa gauche. Sous l'un des couvercles se trouve de la nourriture. Dans la tâche de traitement des relations spatiales, les deux couvercles sont identiques et le lieu de stockage de la nourriture est indiqué par une petite tour, la nourriture se trouvant toujours sous le couvercle le plus proche de cette tour. Dans la tâche de discrimination visuelle d'objets, les couvercles diffèrent par leur forme et leur couleur et la nourriture se trouve toujours sous le même couvercle. En observant les performances des singes dans ces deux tâches, Pohl (1973) a montré que les singes ayant des lésions pariétales bilatérales présentaient des déficits d'apprentissage et de mémorisation dans la tâche d'encodage des relations spatiales alors qu'ils ne présentaient pas de déficit dans l'apprentissage de la tâche de discrimination visuelle. Au contraire, les singes ayant subi des lésions temporales bilatérales présentaient des déficits pour l'apprentissage de discrimination visuelle mais pas de déficit pour l'apprentissage et la mémorisation des relations spatiales entre objets.

Ainsi, Pohl (1973) a montré qu'il existait une double dissociation des effets des lésions pariétales et temporales. Cependant, les tentatives de réplication de ces résultats n'ont pas toujours été concluantes, notamment en ce qui concerne les effets des lésions pariétales (e.g., Petrides & Iversen, 1979 ; Riddley & Ettlinger, 1975).

La plupart des études qui ont suivi se sont focalisées sur les rôles respectifs du cortex temporal ou du cortex pariétal (Merigan & Maunsell, 1993).