3.2.1. Déficits élémentaires du traitement spatial

Les déficits élémentaires sont rarement observés isolément mais font partie de déficits plus complexes. Ils découlent le plus souvent de lésions pariétales postérieures (Vighetto, 1998).

Les déficits de localisation précise d'objets, tout comme les déficits de perception de l'orientation sont le plus souvent associés à des lésions droites (De Renzi, Faglioni, & Scotti, 1971 ; Hannay et al., 1976 ; Warrington & Rabin, 1970). Cependant, certaines études n'ont pas montré de différences de performances (i.e., difficultés aussi importantes), dans des tâches de localisation de points, selon que la lésion pariétale se situait dans l'hémisphère droit ou dans l'hémisphère gauche (Ratcliff & Davies-Jones, 1972).

Le déficit de perception de la profondeur découle généralement de lésions bilatérales (Vighetto, 1998). Il faut noter que ce dernier trouble peut aussi survenir à la suite de lésions temporales (i.e., de la voie ventrale). Cela n'est pas surprenant puisqu'on a vu, dans le premier chapitre, que la disparité binoculaire, qui sous-tend la perception de la profondeur, est traitée aussi bien par les neurones de la voie dorsale que par ceux de la voie ventrale (DeYoe & Van Essen, 1988).

Enfin, l'akinétopsie s'observe à la suite de lésions unilatérales ou bilatérales de V5 (Cambier & Verstichel, 1998). Ce trouble se caractérise par une perte de la perception du mouvement, ce qui est congruent avec les sélectivités des cellules de cette aire (Albright, 1984 ; Allman et al., 1985).