3.2.3. Test de l'hypothèse de Kosslyn (1987) chez des sujets normaux au moyen de la TEP

Bien que les techniques d'imagerie cérébrale fonctionnelle comme la TEP ou l'IRMf soient particulièrement adaptées pour tester l'hypothèse d'une dissociation fonctionnelle et anatomique entre les sous-systèmes d'encodage des relations spatiales catégorielles et coordonnées, seule une étude a été réalisée par Kosslyn et al. (1998, non publié). Celle-ci a utilisé la technique de TEP. Dans cette étude, deux expériences ont été réalisées. Ces deux expériences comportaient trois conditions expérimentales. Les stimuli étaient identiques dans les trois conditions et étaient composés d'un X et d'une barre. Les sujets disposaient de deux pédales pour répondre. Dans la condition de base, ou condition contrôle, les sujets devaient, dès qu'ils détectaient les stimuli, appuyer sur l'une ou l'autre pédale alternativement. Dans la condition de test catégoriel, les sujets devaient presser une pédale lorsque le X était au-dessus de la barre, et une autre lorsque le X était au-dessous de la barre. Dans la condition de test coordonné, les sujets devaient presser une pédale lorsque la distance entre le X et la barre était inférieure à demi-pouce et l'autre pédale lorsque la distance entre le X et la barre était supérieure à demi-pouce. Les sujets réalisaient d'abord la condition de base, puis les deux conditions test dont l'ordre de passation était alterné suivant les sujets. Dans la première expérience, la barre et le point pouvaient prendre différentes positions sur l'écran, nécessitant de la part des sujets qu'ils soient très attentifs. Dans la deuxième expérience, les stimuli étaient toujours présentés au centre de l'écran mais étaient présentés brièvement (200 ms). L'analyse des résultats des deux expériences a révélé des activations pariétales droites dans les deux tâches coordonnées par rapport aux tâches catégorielles. Par ailleurs, lors de la comparaison inverse, aucune aire n'était activée communément. Cependant, plusieurs régions pariétales et frontales gauches ont été activées dans chacune des tâches catégorielles. En résumé, l'hémisphère droit était plus activé dans les tâches coordonnées alors que l'hémisphère gauche était plus activé dans les tâches catégorielles. Ainsi, ces résultats confirment que le sous-système d'encodage des relations coordonnées est sous-tendu par l'hémisphère droit (lobe pariétal droit) alors que le sous-système de traitement des relations catégorielles est sous-tendu par l'hémisphère gauche (lobe pariétal gauche et, peut être, lobe frontal gauche). Ces résultats sont donc en accord avec les résultats cliniques que nous avons présentés.

Nous allons maintenant nous tourner vers les données expérimentales obtenues chez des sujets normaux en utilisant la méthode de présentation en champs visuels divisés.