1- UN PEU D’ETHOLOGIE ANIMALE : L’ORIENTATION UNE ACTIVITE INSTINCTIVE?

L’observation des comportements spatiaux des animaux est riche d’enseignement pour la compréhension du système d’orientation humain. L’examen éthologique permet de dissocier ce qui relève du fonctionnement automatique et de l’activité réflexe (le corps), et d’autre part, ce qui est sous le contrôle de la pensée et de la conscience (l’esprit).

Aujourd’hui, on ne peut plus dire que l’espèce animale agit sous la seule expression des activités réflexes en raison des connaissances que nous avons sur son activité cérébrale. Certes, il existe chez certains animaux des systèmes préprogrammés pour réagir à certaines stimulations dans l’environnement (tropismes) ; Cependant d’autres animaux, dotés de fonctions cérébrales supérieures, sont capables d’apprentissages plus ou moins longs et d’autre part d’organiser leurs comportements selon des règles permettant flexibilité et adaptation (VAUCLAIR, 1998). Ils mettent également en œuvre des capacités cognitives variées s’exprimant dans la perception, dans l’apprentissage, dans la mémoire...

L’observation de certains primates - ainsi que d’autres espèces - a permis de constater que ceux-ci sont capables d’organiser des parcours en minimisant leurs déplacements (en prenant des raccourcis) grâce à l’élaboration de « cartes mentales » de leur environnement. En d’autres termes, les animaux activent des représentations de leur environnement spatial à partir desquelles ils peuvent alors anticiper, calculer et raisonner. Si les animaux sont susceptibles d’utiliser des représentations dans un environnement immédiat, ils ne sont pas pour autant capables de les communiquer. L’atout de l’être humain, ce qui fait sa supériorité, réside dans le pouvoir de la parole et de la « pensée conceptuelle » (VAUCLAIR, 1998).

Les grandes fonctions de représentation semblent montrer une certaine identité et une continuité entre l’homme et l’animal : ‘ « la pensée des chimpanzés n’est pas différente des premiers stades de la pensée humaine. » (CYRULNIK, 1999) ’. Néanmoins, il existe une rupture entre les deux qui est liée à l’apparition du langage verbal -chez l’Homo Sapiens- et de ses systèmes associés, comme la conscience.