1-2 Les migrations animales

Contrairement à la plupart des tropismes, les phénomènes migratoires chez les animaux paraissent être des manifestations des facultés d’adaptation. Les migrations se rencontrent dans beaucoup d’espèces animales : oiseaux, poissons, mammifères, invertébrés. Ces migrations peuvent s’effectuer sur de longues distances (plusieurs milliers de kilomètres) et malgré cela aboutir à des points de destination localisés avec une grande précision.

Chez les animaux, il n’existe pas une technique unique d’orientation commune à toutes les espèces. De plus, chaque espèce doit pouvoir faire appel à diverses techniques. Les pré - connaissances héréditaires de la position de l’aire d’atterrissage ont été démontrées chez certaines espèces par des expériences de dépaysement des jeunes libérés après l’envol des adultes (cigognes blanches).

La vision est très développée chez les oiseaux, c’est pourquoi le repérage optique joue un rôle important dans l’orientation de certains oiseaux qui sont capables de reconnaître des repères extrêmement variés (SKINNER, 1971). Des expériences ont suggéré l’existence d’un sens de la direction chez les oiseaux: le pigeon voyageur est capable de retourner à son pigeonnier, après un transport passif et un lâcher effectué à partir d’un point qui lui est inconnu, en utilisant des informations spatiales, d’origines visuelles.

Le repérage solaire a été analysé chez les oiseaux capables d’intégrer leur propre déplacement et celui du soleil pour une navigation adéquate ; des phénomènes de même nature sont connus chez les insectes. Pour les migrations nocturnes, les oiseaux s’orientent d’après la configuration stellaire. Il semble, cependant, que la plupart des oiseaux dans leur migration utilisent un itinéraire abondant en repères optiques caractéristiques. Les autres cas de migration se retrouvent chez les baleines, les otaries, certains cervidés... Mais cette migration peut également s’expliquer par le raffinement du système olfactif : le saumon est capable de reconnaître, au « nez », entre mille autres, sa rivière natale (ROBERT, 1982).

En définitive, certains comportements d’orientation incluent donc de simples réactions locomotrices à des stimulations élémentaires du milieu, de différentes natures. Elles seront perçues et sélectionnées en fonction des compétences sensori-neuro-motrices caractéristiques de l’espèce animale concernée et du degré de maturation et d’expérience de chaque individu (ELLEN et THINUS-BLANC, 1987 ; THINUS-BLANC, 1996).