2- L’ORIENTATION SPATIALE HUMAINE 

2-1 L’orientation spatiale et le « wayfinding »

L’orientation spatiale, chez l’être humain, correspond en fait à une grande variété d’activités. Contrairement à l’orientation animale, elle ne se limite pas à un déplacement physique vers un but mais elle fait référence à d’autres exercices comme pointer la direction d’un objet non visible, ou placer une ville sur une carte de France, ou encore plus simplement utiliser une carte… Dans la littérature anglo-saxonne, il existe une expression qui permet d’identifier une activité de l’orientation spatiale qui est celle de rechercher une destination dans un environnement réel, il s’agit du « wayfinding » (PASSINI, 1994). Cette expression anglo-saxonne n’a malheureusement pas son homonyme français. Le wayfinding 5 représente la forme procédurale de l’orientation : elle correspond à une activité cognitive et comportementale de recherche d’itinéraire vers une destination déterminée dans un environnement physique. Il nous semble important de les redéfinir du fait que nous allons précisément étudier l’orientation dans une perspective écologique et donc l’appréhender sous l’angle du wayfinding. Mais, pour autant, il nous paraît important d’évoquer et d’analyser les processus cognitifs sous-jacents à la construction des connaissances spatiales et à leur utilisation. Cette démarche holistique s’inscrit dans une visée prospective : l’amélioration de l’information spatiale requiert au préalable de comprendre les mécanismes internes de l’orientation. Les évènements cognitifs intervenant lors de déplacements familiers ou peu familiers peuvent apporter des éléments de réflexion quant aux indications à donner (ou à transmettre) lors de déplacements inhabituels.

Comment définir l’orientation en action?

Lorsqu’un individu se déplace, il se dirige vers une destination connue ou non, il dispose d’une représentation interne de sa position dans l’environnement. La représentation spatiale de sa propre localisation et de l’environnement dans lequel il circule, utilise à la fois des indicateurs internes, neuro-musculaires et des indicateurs externes que ce soient des repères naturels (position du soleil, points cardinaux...) ou des repères « élaborés », construits par l’homme (immeubles, édifices, infrastructures routières...). Tout cela forme une masse d’informations hétérogènes qui vient enrichir la représentation de l’individu. Certains éléments vont décrire l’environnement -couleur, forme, aspect- alors que d’autres, avec des propriétés métriques, contiendront des informations de lieu, de taille et d’orientation. Ces indicateurs spatio-visuels sont nécessairement associés à des actions liées au déplacement. Celles-ci s’organisent sous la forme d’un plan stratégique, dans un souci de structuration du déplacement par des sous-buts. Les actions restent conscientes et sont par conséquent verbalisables, facilitant alors la communication intra et inter-individuelle.

Notes
5.

Nous emploierons préférentiellement l’expression « wayfinding » dans la partie consacrée à l’élaboration de plans d’actions, parallèlement aux travaux de PASSINI.